Après avoir connu un automne difficile avec son avion Q400, Bombardier (T.BBD.B) a sorti quelques bonnes nouvelles de son chapeau mercredi.

Après avoir connu un automne difficile avec son avion Q400, Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] a sorti quelques bonnes nouvelles de son chapeau mercredi.

Le carnet de commandes de l'entreprise est tellement bien garni qu'il lui faudra hausser à nouveau la cadence de production de ses biréacteurs régionaux à Mirabel.

Ses revenus ont bondi de 24% au troisième trimestre de l'exercice 2008 par rapport à la même période de l'exercice précédent. Ses profits ont augmenté de 23% pour atteindre 91 millions de dollars US.

La situation financière de Bombardier est si solide que l'entreprise entend diminuer sa dette à long terme de 1,1 milliard US d'ici la fin de l'année.

Résultat, l'action de catégorie B de Bombardier s'est envolée, gagnant 28 cents pour clôturer à 5,76 dollars mercredi à la Bourse de Toronto. Il s'agit d'une progression de plus de 5%.

Pour l'ensemble de Bombardier, le carnet de commandes a atteint un niveau record de 51,6 milliards US au 31 octobre 2007, soit 32 milliards US pour la division ferroviaire et 19,6 milliards pour la division aéronautique.

Les avions d'affaires et les avions régionaux se vendent comme des petits pains chauds.

Depuis le début de l'exercice 2008, soit depuis le premier février 2007, Bombardier a ainsi reçu des commandes pour 298 avions d'affaires, ce qui est presque deux fois plus que l'année précédente.

L'entreprise a aussi reçu des commandes pour 187 avions régionaux, ce qui est pratiquement trois fois plus que l'année précédente.

Cadence élevée

Dans le cas des biréacteurs régionaux, il y a tout un monde entre la situation actuelle et celle qui régnait il y a un an.

En octobre 2006, Bombardier avait dû annoncer une réduction de la cadence de production de ses biréacteurs régionaux CRJ700 et CRJ900 à Mirabel.

Elle produisait auparavant un appareil aux trois jours, elle devait se résigner à en produire un aux cinq jours. Cette réduction devait se traduire par 1330 mises à pied, dont 485 dans la région de Montréal.

Or, en août dernier, Bombardier a interrompu son programme de mises à pied et a accéléré légèrement la cadence de production pour produire un appareil aux quatre jours.

Mercredi, l'avionneur a fait savoir que l'usine de Mirabel produira désormais un appareil aux trois jours. L'augmentation de la cadence ne se traduira toutefois pas par l'embauche de nouveaux employés.

«Nous n'anticipons pas de changements majeurs au point de vue du nombre d'employés, a indiqué le président de Bombardier Aéronautique, Pierre Beaudoin. Nous y parviendrons en augmentant notre productivité.»

Un porte-parole de Bombardier Aéronautique, Marc Duchesne, a précisé que l'avionneur avait instauré des procédés plus performants et des horaires de travail qui permettaient de faire fonctionner l'usine sept jours sur sept. L'entreprise a également réussi à réduire le taux d'absentéisme.

M. Duchesne a souligné que la liste de rappel de Bombardier Aéronautique était maintenant épuisée.

«S'il faut embaucher à l'externe, ce sera minime», a-t-il déclaré.

Les revenus de l'ensemble de Bombardier ont atteint 4,2 milliards US au troisième trimestre, comparativement à 3,4 milliards US pour la même période de l'exercice précédent.

Le bénéfice net est passé de 53 M$ US à 91 M$ US. Par action, il est passé de trois cents à cinq cents, ce qui correspond à ce que prévoyaient les analystes.

Bombardier a fait savoir que ses liquidités avaient progressé d'un milliard de dollars pour atteindre 3,6 milliards à la fin du troisième trimestre.

Elle a donc décidé de racheter trois dettes à long terme, d'un montant total de 1,1 milliard US, d'ici la fin de l'exercice.

«Nous continuons à être très confortables avec la situation financière de Bombardier et nous ne prévoyons pas de grand problème quant au financement du projet de CSeries, si ce programme devait aller de l'avant», a écrit l'analyste Cameron Doerksen, de la firme Versant Partners, dans un rapport de recherche.

Pierre Beaudoin a indiqué qu'il faudra attendre à l'année prochaine avant d'avoir une mise à jour sur la CSerie, cette nouvelle famille d'appareils de 110 à 130 places.

Le projet original devait nécessiter des investissements de 2,1 milliards US, partagés à part égales par Bombardier, ses fournisseurs et les gouvernements.

«C'était le programme d'il y a deux ans, a déclaré M. Beaudoin. Tous ces chiffres vont changer, étant donné que le produit a évolué et que le temps a passé. Le renforcement de la devise canadienne constitue également un défi.»

Il a cependant assuré que comme prévu, des composants importants seront fabriqués à Belfast et que l'assemblage final se fera au Canada.