Bombardier (T.BBD.B) accuse la Toronto Transit Commission (TTC) d'avoir porté atteinte à sa réputation dans le dossier du remplacement des tramways de la métropole canadienne.

Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] accuse la Toronto Transit Commission (TTC) d'avoir porté atteinte à sa réputation dans le dossier du remplacement des tramways de la métropole canadienne.

L'entreprise ne digère pas non plus que la TTC ait mis un terme à un processus d'appel d'offres ouvert et transparent pour le remplacer par des discussions derrières des portes closes.

«On a attaqué la réputation de la compagnie, on a attaqué la réputation de nos produits, a soutenu la directrice des relations publiques de Bombardier Transport, Geneviève Dion. Nous maintenons que ce que nous avons présenté répondait à l'appel d'offre.»

La TTC avait mis en place un processus d'appel d'offre pour le remplacement des tramways de Toronto, un imposant contrat de 1,25 milliard de dollars. Seulement deux manufacturiers avaient présenté une soumission: Bombardier Transport et TRAM Power, une petite entreprise britannique qui n'a produit jusqu'ici qu'un seul prototype de tramway.

À la surprise générale, la TTC a annoncé en juillet dernier qu'elle annulait tout le processus parce que la proposition de TRAM n'était pas viable, commercialement parlant, et parce que celle de Bombardier ne respectait pas les critères techniques de l'appel d'offres. La TTC a expliqué que les tramways proposés par le manufacturier canadien n'arriveraient pas à négocier les tournants serrés du réseau de Toronto et ne parviendrait pas à grimper certaines pentes. Évidemment, les médias ont largement fait état de ces commentaires.

«Ça touche à la réputation de Bombardier, a lancé Mme Dion. On parlait de véhicules qui dérailleraient, qui ne pourraient pas gravir les pentes de Toronto. Il est inconcevable de dire que le plus grand manufacturier de véhicules légers sur rail pourrait répondre à un appel d'offres avec une proposition qui ne répondrait pas aux exigences.»

La TTC a entrepris de rencontrer tous les manufacturiers qui s'étaient initialement montrés intéressés à l'appel d'offre, dont Bombardier, Siemens et Alstom, «pour déterminer les prochaines étapes», selon les termes du porte-parole de la commission, Brad Ross. Cette initiative a outré Bombardier.

«Nous avions un processus ouvert, transparent, qu'on remplace par des discussions individuelles», a déploré Mme Dion.

Alstom et Siemens

Alstom, qui avait décidé, dès le début, de ne pas participer au processus d'appel d'offres initial, n'a pas voulu commenter ces nouvelles discussions. Par contre, un porte-parole de Siemens a indiqué que le géant allemand demeurait intéressé au projet de remplacement des tramways de Toronto, un des plus importants projets d'infrastructures en Amérique du Nord.

Siemens avait préparé une proposition, mais deux semaines avant la date limite pour la déposer, elle a décidé de ne pas aller de l'avant.

Le porte-parole de l'entreprise, Dirk Miller, n'a pas voulu en dire plus sur les raisons de cette décision, sinon pour indiquer qu'elle était basée sur différents facteurs. Or, certains de ces facteurs ont changé depuis, a-t-il dit.

«Nous ne soumettrons probablement pas une proposition si le projet comporte les mêmes critères et la même envergure que le projet initial, a-t-il déclaré à La Presse Affaires.

Les modifications

Mais s'il y a des modifications, nous allons considérer la question. Nous avons le meilleur véhicule pour Toronto.».

Bombardier ne comprend toujours pas pourquoi la TTC a rejeté sa proposition. Mme Dion a indiqué que l'entreprise avait demandé à rencontrer directement les commissaires pour leur exposer les différents aspects de cette proposition. La Commission n'a pas donné de réponse. Au contraire, les commissaires se rencontreront mercredi prochain derrière des portes closes pour étudier un rapport rédigé pour eux.

M. Ross, de la TTC, a refusé d'énumérer les choix qui s'offraient à la Commission.

«Cela sera rendu public mercredi», a-t-il simplement déclaré.

Mme Dion n'a pas voulu dire si Bombardier entendait prendre action pour défendre sa réputation. «Il va falloir voir ce qui se décidera à la rencontre de mercredi», a-t-elle indiqué.