Le géant laitier québécois Agropur nourrit ses ambitions américaines en réalisant une deuxième acquisition dans ce pays en moins d'un an.

Le géant laitier québécois Agropur nourrit ses ambitions américaines en réalisant une deuxième acquisition dans ce pays en moins d'un an.

Cette fois, Agropur achète une entreprise de transformation et d'emballage de lait de consommation de la région de Minneapolis, au Minnesota.

L'entreprise Schroeder Milk, fondée il y a 124 ans, réalise des ventes de 123 millions US. Elle emploie 225 employés pour la transformation et la distribution de 151 millions de litres de lait par année.

Schroeder Milk devient la troisième filiale d'Agropur au sud de la frontière, et sa deuxième acquisition cette année.

En février dernier, Agropur a acheté l'entreprise fromagère Trega Foods, au Wisconsin. Cette entreprise de 300 employés transforme quelque 650 millions de litres de lait par année.

Il y a trois ans, Agropur s'était initié au marché américain avec l'achat d'une PME laitière en Indiana.

Mais cette année, en quelques mois seulement, Agropur a fait une grande avancée aux États-Unis en y investissant environ 175 millions US en acquisitions, selon une estimation faire à partir de ses résultats trimestriels.

Et Agropur a d'autres ambitions américaines dans sa ligne de mire, a confirmé Jean Brodeur, vice-président aux communications d'Agropur.

«Nous regardons surtout du côté des États-Unis pour des occasions de croissance par acquisition. Au Canada, l'industrie laitière est parvenue à maturité, avec trois entreprises qui se partagent 80% du marché», a indiqué M. Brodeur.

En plus d'Agropur, ce trio d'entreprises comprend Saputo, aussi originaire du Québec, et Parmalat Canada, filiale d'un grand transformateur alimentaire d'Italie.

D'ailleurs, la prochaine consolidation des revenus de Schroeder Milk au Minnesota contribuera à pousser le chiffre d'affaires d'Agropur au-delà du seuil des 3 milliards de dollars.

Avec cette acquisition, aussi, Agropur estime mettre la main sur une entreprise réputée pour ses innovations en matière d'emballage et de produits de lait à boire.

«Il y aura un croisement de bonnes idées entre les entreprises», a indiqué M. Brodeur. Parce qu'en échange de produits laitiers, Agropur et ses nouvelles filiales américaines sont contraintes de faire chambre à part.

«La frontière canadienne est vraiment cloisonnée pour l'industrie laitière, tant pour l'approvisionnement de lait que la distribution de produits transformés», a résumé Jean Brodeur.

N'empêche, les trois filiales américaines d'Agropur comptent désormais pour 30% environ de son volume total de lait transformé et 10% de son effectif d'employés.