Le Fonds monétaire international (FMI) a accordé dimanche un prêt de 16,5 milliards de dollars à l'Ukraine, conditionné au vote d'un plan de sauvetage économique, a annoncé dimanche son directeur général Dominique Strauss-Kahn.

Le Fonds monétaire international (FMI) a accordé dimanche un prêt de 16,5 milliards de dollars à l'Ukraine, conditionné au vote d'un plan de sauvetage économique, a annoncé dimanche son directeur général Dominique Strauss-Kahn.

«Une mission du FMI et les autorités ukrainiennes sont parvenues à un accord, soumis à l'approbation de la direction du FMI et du conseil exécutif, pour un programme économique soutenu par un prêt de 16,5 milliards de dollars», a déclaré M. Strauss-Kahn, cité dans un communiqué.

M. Strauss-Kahn a précisé que le comité exécutif du FMI se prononcerait à l'issue de l'approbation de «changements législatifs» concernant les banques du pays.

L'annonce de ce prêt, «équivalent de 800% du quota de l'Ukraine au FMI», intervient alors que l'Ukraine, confrontée à une crise des liquidités et à la chute des cours de l'acier, est en plein imbroglio politique, avec des législatives anticipées qui pourraient intervenir en décembre.

Il y a près de dix jours, les autorités ukrainiennes avaient révélé qu'elles étaient en négociation avec le FMI pour l'obtention d'un prêt de 3 à 14 milliards de dollars, alors que la crise économique, qui a fait chuter la Bourse de 70% cette année, a conduit la Banque centrale du pays à sauver déjà plusieurs banques.

L'Ukraine est considérée par les analystes comme l'un des pays européens les plus vulnérables à la crise économique actuelle. Les agences d'évaluation financière Standard and Poor's et Fitch ont déjà abaissé leur notation de la dette du pays.

Ce nouveau prêt confirme l'engagement du FMI pour éteindre l'incendie de la crise financière, au prix d'un assouplissement de ses conditions.

Le FMI avait déjà annoncé vendredi un accord pour apporter une aide de 2,1 milliards de dollars (1,65 milliard d'euros) à l'Islande, afin de l'aider à surmonter la crise qui a ruiné son système bancaire.

M. Strauss-Kahn avait indiqué qu'il s'était entretenu avec «des dirigeants dans plusieurs capitales qui ont demandé l'assistance du Fonds», laissant entendre que de nouveaux pays pourraient être prochainement concernés.

Outre l'Ukraine, le FMI a déjà cité le Belarus, la Hongrie et le Pakistan, mais la liste pourrait inclure de nombreux pays ayant compté pour alimenter leur croissance sur des capitaux étrangers - désormais envolés - ou durement affectés par la chute du prix des matières premières.

Pour l'Ukraine, le prêt accordé par le FMI prendra la forme d'un «accord de confirmation» («stand-by arrangement») de 24 mois. Cette procédure autorise un Etat-membre à puiser dans le Compte des ressources générales du Fonds pour affronter un déséquilibre temporaire de ses finances.

M. Strauss-Kahn, tout juste blanchi de toute accusation d'abus de pouvoir par le conseil d'administration du FMI à la suite d'une enquête sur une liaison extra-conjugale, a justifié l'octroi de cette aide en remarquant que les autorités ukrainiennes avaient développé un paquet de mesures «global» contre la crise.

«Le FMI intervient rapidement pour aider l'Ukraine et ce programme se concentre sur des mesures essentielles nécessaires pour préserver la confiance et la stabilité économique et financière», a-t-il ajouté.

A Kiev, la crise économique était devenue ces derniers jours un enjeu de la rivalité entre le président Viktor Iouchtchenko et son Premier ministre Ioulia Timochenko, même si le consensus semble s'être imposé sur la nécessité d'adopter des mesures d'urgence.

M. Iouchtchenko souhaite des législatives anticipées le 14 décembre, le temps que le Parlement adopte «quelques dizaines de lois anticrise».