Les cours du pétrole se sont envolés jeudi à New York, reprenant, face à une retombée du dollar américain, tout le terrain perdu lors de l'éphémère mouvement de correction du début de la semaine.

Les cours du pétrole se sont envolés jeudi à New York, reprenant, face à une retombée du dollar américain, tout le terrain perdu lors de l'éphémère mouvement de correction du début de la semaine.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juillet a fini la séance à 127,79 $ , marquant un bond de 5,49 $ par rapport à son cours de clôture de mercredi.

Le mouvement de correction du marché de l'or noir, qui s'était traduit par un repli de 5 $ en deux jours et d'environ 10% par rapport aux sommets à plus de 135 $ le baril du 22 mai, aura été de courte durée.

Les inquiétudes sur un affaiblissement de la demande mondiale, une reconstitution des stocks d'essence américains, un rebond du dollar avaient amené les investisseurs à empocher les bénéfices de leurs placements sur le marché pétrolier.

Mais jeudi, «l'euro a rebondi, après les déclarations du président de la BCE Jean-Claude Trichet suggérant une hausse des taux d'intérêt européens, et ce dès le mois prochain», a expliqué John Kilduff, analyste de MF Global.

Cette perspective d'un renchérissement du loyer de l'argent en Europe est de nature à pousser la valeur de l'euro, remontée non loin de 1,56 $ jeudi, et par comparaison à affaiblir celle du dollar.

Or le pétrole étant payé en dollars, la faiblesse du billet vert renforce le pouvoir d'achat des investisseurs étrangers et renforce également l'attractivité des marchés de matières premières en période de turbulences boursières.

«La baisse du dollar est le seul changement de la journée de nature à expliquer cette poussée des cours», a également jugé Bart Melek, de BMO Capital Markets.

Les déclarations du patron de la banque centrale européenne ont accentué un

rebond timide amorcé en début de séance par une chasse des investisseurs aux placements intéressants.

«Alors qu'on avait approché du seuil des 120 $ le baril, ce n'est pas une surprise que le mouvement de correction ait calé, mais le repli des cours devrait prendre la semaine prochaine», a jugé M. Kilduff.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) anticipe de son côté un maintien des cours aux alentours du niveau actuel. «Selon (le président de l'OPE Chakib) Khelil, les prix ne vont pas monter jusqu'à 150 $, mais ne vont pas retomber sous les 100 dollars, ils resteront autour de 120 $», a rapporté Eric Wittenauer, analyste de Wachovia Securities.