La firme de recherche pharmaceutique ViroChem Pharma, descendante en ligne directe de la légendaire BioChem Pharma, de Laval, pourrait être vendue d'ici peu.

La firme de recherche pharmaceutique ViroChem Pharma, descendante en ligne directe de la légendaire BioChem Pharma, de Laval, pourrait être vendue d'ici peu.

C'est ce que révèlent une source proche d'un des actionnaires de ViroChem ainsi qu'un document juridique déposé en cour hier par les deux principaux dirigeants de ViroChem, le président François Legault et le chef de la direction scientifique Gervais Dionne.

«La fiducie et ViroChem Pharma envisagent une transaction», peut-on lire dans un document de cour déposé hier en Cour supérieure, et qui vise à changer l'acte constitutif d'une fiducie par laquelle M. Gervais détient ses actions de ViroChem.

ViroChem a comme principaux actifs des médicaments expérimentaux contre le sida et contre deux formes d'hépatite. Mais sa valeur vient surtout de l'équipe de recherche aguerrie qui, sous la direction scientifique du chimiste Gervais Dionne, a coordonné, durant les années 90 pour BioChem Pharma, le développement du plus célèbre et plus rentable médicament québécois, l'antisida 3TC.

Les médicaments expérimentaux que développe actuellement ViroChem Pharma sont des composés de deuxième et troisième générations découverts par BioChem Pharma dans la foulée du 3TC.

Quand BioChem a été vendue à l'anglaise Shire Pharmaceuticals, en 2003, MM. Dionne et Legault, ainsi que l'ancien président de BioChem, Francesco Bellini, ont organisé une transaction qui a donné le jour à ViroChem.

Shire a gardé les revenus du 3TC et d'autres médicaments de BioChem, mais des actionnaires québécois ont racheté cinq médicaments expérimentaux prometteurs contre le sida et les hépatites, de même que la cinquantaine de chercheurs du laboratoire de Laval, qui ont été regroupés sous la nouvelle entité commerciale ViroChem Pharma.

M. Legault (à ne pas confondre avec le politicien du même nom) et M. Dionne sont actionnaires de ViroChem. M. Dionne est actionnaire par le truchement d'une fiducie établie en 2004 pour détenir 55 000 actions de ViroChem.

Le document déposé hier en cour explique que les bénéficiaires de cette fiducie recevront chacun sa part du prix de vente des 55 000 actions de ViroChem, en cas de transaction. Ces bénéficiaires sont, selon la requête, les membres de l'équipe de recherche qui travaillaient pour la firme en 2003.

Cependant, les chercheurs-clés engagés depuis cette date ne sont pas désignés comme bénéficiaires. La requête déposée hier vise à abréger, dans le contexte d'une vente imminente, la procédure permettant d'inscrire ces employés plus récents comme bénéficiaires de la fiducie.

Autrement, expose le document, il faudrait des communications assez longues et formelles entre la fiducie et les nouveaux bénéficiaires, ce qui «pourrait être impossible (...) avant l'annonce d'une transaction, pour des raisons de confidentialité».

Selon une source, plusieurs firmes pharmaceutiques négocient actuellement pour acheter ViroChem, notamment Vertex, Roche, Merck et Gilliad.

Des messages laissés aux bureaux de MM. Dionne, Legault et Bellini n'ont pas permis de leur parler.

M. Bellini est le président de Picchio Pharma, principal actionnaire de ViroChem. La Caisse de dépôt et placement est aussi actionnaire.

M.Dionne et Gervais, de même que Me Daniel Johnson, ancien premier ministre du Québec, sont les fiduciaires de la Fondation thérapeutique Renaissance.