Pendant que les entrepreneurs sylvicoles du Québec doivent composer avec une baisse importante de leurs volumes de contrats de reboisement en raison de la crise forestière, ceux du haut du Lac-Saint-Jean connaissent l'effet inverse et doivent embaucher du personnel supplémentaire.

Pendant que les entrepreneurs sylvicoles du Québec doivent composer avec une baisse importante de leurs volumes de contrats de reboisement en raison de la crise forestière, ceux du haut du Lac-Saint-Jean connaissent l'effet inverse et doivent embaucher du personnel supplémentaire.

Cette situation s'explique par les nombreux feux de forêt qui ont fait rage dans le nord de la région en 2005 et en 2007. Au total, 74 millions de plants seront mis en terre cet été pour reboiser les espaces brûlés au Saguenay-Lac-Saint-Jean, comparativement à 40 millions en 2005.

«Les secteurs du reboisement et de l'entretien de plantations sont en pleine explosion. Nous avons presque doublé le nombre d'arbres à planter depuis trois ans et cette année, nous avons dû embaucher une quarantaine de travailleurs de plus que les saisons précédentes», soutient Sylvain Lalancette, directeur général de la Société sylvicole de Dolbeau-Mistassini.

Toutefois, il souligne que d'autres types de travaux sylvicoles, tels que l'éclairci pré commercial, connaissent quant à eux certains problèmes.

«Les coupures dans les contrats d'approvisionnement ont fait en sorte de diviser par deux notre superficie d'éclairci commercial. Nous sommes passés de 100 000 hectares en 2007 à 50 000 hectares cette année. Il se coupe moins de bois, alors il y a beaucoup moins d'éclairci à faire. Pour l'entreprise, cela s'équivaut avec l'augmentation du reboisement, mais nous ne faisons plus affaires avec la même clientèle«, explique-t-il.

Main-d'oeuvre

Chose surprenante selon M. Lalancette, le recrutement de la main-d'oeuvre pour la présente saison n'a causé aucun problème.

«Normalement, le recrutement du personnel est assez difficile en raison des conditions de travail qui ne sont pas toujours évidentes en forêt. Mais cette année, plus de 80 personnes ont posé leur candidature et nous avions besoin d'environ 40 travailleurs» indique-t-il.

Le même phénomène a été observé à la Société sylvicole de Chambord.

«Nous avons trouvé toute la main-d'oeuvre nécessaire pour entamer nos contrats de reboisement. Le processus d'embauche a pris un peu plus de temps que prévu, mais cela a, dans l'ensemble, bien été», tranche Benoît Boily, directeur général de la Société sylvicole de Chambord.

Plus difficile au Saguenay

La directrice générale de l'entreprise Reboitech de Laterrière, Dominique Biron, a affirmé à Radio-Canada que la situation pour les entreprises sylvicoles du Saguenay est tout simplement désastreuse.

"La crise nous frappe de plein fouet. Cela sera un enjeu majeur au cours des prochaines années. Pour Reboitech, cela signifie 80 personnes qui vont perdre leur emploi", lance-t-elle.