Le 30 mai dernier, Henri-Paul Rousseau a annoncé qu'il quittait son poste de président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Le 30 mai dernier, Henri-Paul Rousseau a annoncé qu'il quittait son poste de président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Une fois la surprise passée, le comité de sélection chargé de trouver son successeur s'est mis au boulot.

Qui sera le successeur d'Henri-Paul Rousseau? Sophie Cousineau a rencontré Pierre Brunet, président du conseil de la Caisse, qui lui a dévoilé le portrait-robot du futur président. À partir de cette grille d'analyse, La Presse Affaires a cherché à savoir qui prendra la relève.

Soyons modeste! L'expérience nous enseigne qu'il est difficile d'anticiper les choix des comités de sélection. Pour le défi, et surtout pour le plaisir, les journalistes de La Presse Affaires vous présentent sept «candidats» qui pourraient remplacer Henri-Paul Rousseau.

Pour y arriver, nous avons utilisé la liste des critères de la Caisse de dépôt, que nous avons obtenue. Et nous avons fait des appels auprès de financiers québécois.

Voici le résultat de nos recherches.

Gordon J. Fyfe

50 ans

Président d'Investissements PSP

Une candidature de choix. Grand patron de l'Office d'investissement des régimes de pension du secteur public, il gère 200 employés et des fonds de retraite de 35 milliards. Jusqu'en 2003, Gordon Fyfe était un des hommes forts de la Caisse. Il a dirigé la division CDP Capital Marchés mondiaux. Auparavant, il présidait TAL International. Anecdote: c'est le gendre de Jean Campeau, ex-PDG de la Caisse de 1980 à 1990.

Gestionnaire d'expérience, parfaitement bilingue, il exerce les mêmes fonctions que celles demandées à la Caisse.

Des rumeurs veulent que le rendement d'Investissements PSP ne soit pas mirobolant.

Jean Houde

62 ans

Sous-ministre des Finances, Québec

Proche du Parti libéral provincial. Son nom a circulé abondamment dans les officines de Québec dès l'annonce du départ d'Henri-Paul Rousseau. En 2003, Jean Houde avait quitté son poste de vice-président aux affaires de la Banque Nationale pour entrer au service du gouvernement. Il a d'abord été président d'Investissement Québec. Puis, depuis trois ans, il est sous-ministre des Finances.

Il est considéré comme un excellent gestionnaire.

Est-il prêt à subir la pression liée à la visibilité de cette fonction?

Christiane Bergevin

45 ans

Présidente de SNC-Lavalin Capital

Après Monique Leroux chez Desjardins, pourquoi pas une femme à la tête de la Caisse de dépôt? Christiane Bergevin a le profil de l'emploi. Depuis son arrivée en 1997, la filiale qu'elle dirige est devenue l'une des plus importantes sources de financement non bancaires au Canada. Titulaire d'un bac en commerce de l'Université McGill, elle siège au conseil d'administration de la Caisse depuis 10 mois.

Jeune et dynamique, cette spécialiste en finance internationale est membre du comité de vérification de la Caisse.

Fait-elle partie du Old boys' network?

Luc Bertrand

53 ans

Président et chef de la direction de la Bourse de Montréal

Un spécialiste des produits dérivés. Candidat malheureux à la direction de la Bourse TMX (fusion de Toronto et de Montréal), Luc Bertrand pourrait être tenté, malgré ses dénégations, de profiter de l'occasion si elle s'offrait à lui. Depuis la réorganisation boursière de 1999, ce bachelier en philosophie devenu financier a fait un véritable succès du parquet montréalais spécialisé dans les options et les contrats à terme.

Il a relevé le pari des produits dérivés.

Il a déjà indiqué qu'il n'était pas intéressé par le poste.

Réal Raymond

58 ans

Ancien grand patron de la Banque Nationale

Un banquier d'expérience. Sous son règne, les profits de la Nationale sont passés de 563 millions en 2001 à 871 millions cinq ans plus tard. Une hausse de 55%! Réal Raymond connaît bien le monde des placements. Pendant sa carrière de 37 ans à la Banque, il était très apprécié par ses employés et par ses pairs. Il est considéré comme un grand rassembleur.

Il serait efficace dès le lendemain de sa nomination.

Est-il prêt à sortir de sa retraite pour se lancer à nouveau dans le feu de l'action?

Jacques Ménard

62 ans

Président de BMO Groupe financier, Québec

Plusieurs pensent qu'il est vivement intéressé par le poste. Bien connu dans le monde financier, il consacre aussi beaucoup de temps et d'énergie aux cercles communautaires et philanthropiques. À la Banque de Montréal, Jacques Ménard chapeaute les activités de 170 succursales et il gère 5000 employés au Québec. Il vient de publier le livre Si on s'y mettait, où il présente ses solutions pour améliorer l'environnement économique et social du Québec.

Un excellent communicateur.

Dans le milieu, on l'imagine davantage comme président du conseil que chef de l'exploitation de la Caisse.

Michel Tremblay

52 ans

Vice-président-directeur, Placements, Industrielle Alliance

Un homme de placements. Diplômé en actuariat de l'Université Laval, il a débuté sa carrière dans le secteur de l'assurance à La Solidarité, au Groupe Optimum et à ING. Michel Tremblay a ensuite dirigé le gestionnaire de portefeuilles Natcan avant de devenir le grand patron de toutes les succursales de la Banque Nationale. Il est arrivé en début d'année à l'Industrielle Alliance, où il est responsable des valeurs mobilières, des prêts hypothécaires, de l'immobilier et des fonds communs.

Il connaît tous les rouages du placement.

Peu porté sur les relations publiques.