On fait confiance à qui? Pour quels produits? Après s'être informé, ou pas? Le genre de questions qui se posent à tout le monde, partout, toujours. Et qui amènent parfois des réponses étonnantes, comme une confiance inouïe envers les dentifrices, mais plutôt modeste envers les agents d'assurances. En cette Journée internationale des droits des consommateurs, nous vous présentons les résultats d'un sondage mené expressément pour La Presse et Protégez-Vous.

On fait confiance à qui? Pour quels produits? Après s'être informé, ou pas? Le genre de questions qui se posent à tout le monde, partout, toujours. Et qui amènent parfois des réponses étonnantes, comme une confiance inouïe envers les dentifrices, mais plutôt modeste envers les agents d'assurances. En cette Journée internationale des droits des consommateurs, nous vous présentons les résultats d'un sondage mené expressément pour La Presse et Protégez-Vous.

Entre le vendeur d'autos, le conseiller financier, le vendeur d'assurances et l'agent immobilier, c'est quand même en leur conseiller financier que les Québécois placent le plus leur confiance. Et tout indique que l'on n'est pas très rassuré quand on achète des médicaments sans ordonnance.

C'est ce qui ressort notamment d'un sondage mené par la firme UniMarketing, qui a aussi cherché à déterminer le niveau de prudence ou d'impulsivité avant un achat, de même que les secteurs de consommation pour lesquels les personnes sondées se sentent le plus ou le moins en confiance.

Ainsi, 66% des consommateurs ont entièrement ou assez confiance en leur conseiller financier avant d'acheter des actions, des obligations et de faire d'autres investissements. Sans surprise, au jeu du "entièrement" ou "assez confiance", les vendeurs automobiles s'en tirent moins bien, avec un score de seulement 41%.

La grande variation dans les primes d'assurances proposées sur le marché explique peut-être la méfiance relative à l'égard des agents. "En février, nous avons fait un dossier sur la question et c'est vrai, il faut beaucoup magasiner, dit Manon Lacourse, directrice des communications à Protégez-vous. Cela étant dit, c'est beaucoup dû au fait que chaque compagnie d'assurances recherche un profil de client en particulier." Bref, il faut bien chercher pour trouver la compagnie d'assurances qui nous veut vraiment comme client.

Pour quel bien de consommation courant est-on le plus méfiant? Quand il s'agit d'acheter dentifrices, shampoings et autres produits d'hygiène personnelle, on ne se questionne pas trop. Pour les jouets, un peu davantage, mais sans paranoïa aucune. Pour les médicaments vendus sans ordonnance, par contre, 42% des répondants disent avoir peu ou pas confiance en leur innocuité.

Quand même, les gens sont faits forts, selon Stéphanie Poulin, responsable de services juridiques chez Option consommateurs. "Quand on pense à tous les problèmes qu'il y a eu avec les jouets et au rappel d'un dentifrice, notamment, j'aurais pensé que les gens se seraient montrés plus méfiants!"

Un accès difficile à la justice

Mme Poulin trouve cependant qu'il faut prendre garde aux conclusions que l'on tire du fait que 61% des répondants ne se disent pas prêts à recourir aux tribunaux s'ils ont été lésés par un produit. "Il ne faut pas y lire un seuil de tolérance élevé, mais plutôt un accès difficile à la justice, dit-elle. Quand il faut prendre quelques jours pour monter un dossier, puis une demi-journée pour aller aux petites créances avec tout le stress que cela suppose, il n'est pas surprenant que les gens laissent tomber, surtout quand il s'agit d'un produit de faible valeur. Ça démontre combien il est important que les lois aient des dents et que les organismes chargés de les mettre en application aient les moyens d'agir."

Pour un peu plus d'une personne sondée sur cinq (23%), il faut avoir dépensé au moins 1000$ pour se donner la peine de recourir à la justice en cas de pépin.

Bravo si 85% des personnes sondées disent toujours s'informer (45%) ou au moins une fois sur deux (41%) avant d'acheter un produit, mais cela ne devrait pas mettre tout le fardeau sur les consommateurs. "Les fabricants et les marchands ont le devoir de donner des informations, notamment sur les garanties légales, dit Mme Poulin. C'est d'autant plus vrai que même si l'on s'informe sur des produits spécialisés comme les automobiles ou les ordinateurs, ce n'est pas sûr que l'on puisse en savoir assez pour faire un choix vraiment éclairé."

JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DES CONSOMMATEURSC'est en prévision de la Journée internationale des droits des consommateurs, aujourd'hui, que La Presse et Protégez-vous (qui fête ses 35 ans) ont conjointement commandé un sondage à la firme UniMarketing.

Tous les tableaux du sondage sont disponibles sur le site du magazine Protégez-vous (protegez-vous.ca) et sur cyberpresse.ca

Au total, 1003 entrevues ont été réalisées auprès des ménages québécois, dont 503 à Montréal, 200 à Québec et 300 ailleurs dans la province.

La marge d'erreur maximale des résultats d'ensemble est de 3,1 points de pourcentage, 19 fois sur 20. À noter que la marge d'erreur augmente pour ce qui est des sous-groupes. Les taux de réponse n'ont pas été pris en compte par le sondeur.