Après ceux d'Énergie Cacouna, c'est au tour des promoteurs du terminal méthanier Rabaska de prévoir un retard sur l'échéancier de leur projet, qui devait mis en service en 2010-2011.

Après ceux d'Énergie Cacouna, c'est au tour des promoteurs du terminal méthanier Rabaska de prévoir un retard sur l'échéancier de leur projet, qui devait mis en service en 2010-2011.

Ils n'y arriveront probablement pas, vu la lenteur des négociations pour l'approvisionnement en gaz naturel.

«C'est de plus en plus serré», a reconnu mercredi la présidente et chef de la direction de Gaz Métro, Sophie Brochu, après l'assemblée annuelle des associés de la société en commandite.

Il faudrait qu'une entente d'approvisionnement à long terme en gaz naturel soit conclue dans les prochaines semaines pour que l'échéancier soit respecté, étant donné qu'il faut trois ans pour construire le terminal.

Gaz Métro est encore loin d'une entente, peut-on déduire des propos de Mme Brochu. L'entreprise et ses partenaires (Enbridge et Gaz de France) poursuivent des discussions «très sérieuses» en Russie (Gazprom), en Algérie et ailleurs, a-t-elle dit, mais elle n'a pas voulu préciser l'état d'avancement de ces négociations.

«C'est plus long que prévu mais il faut dire que c'est très complexe. On parle d'un contrat d'une durée de 15 à 20 ans qui entrerait en vigueur trois ans après la signature.»

Petro-Canada et son partenaire, TransCanada Energy, ont annoncé un report de deux ans dans la mise en service de leur terminal méthanier à Cacouna, qui n'a pas encore trouvé d'approvisionnement en gaz naturel.

Petro-Canada négocie également avec Gazprom, et pourrait laisser aux Russes une participation de 20% dans le projet de Cacouna pour faciliter les choses, selon les informations qui ont circulé.

Gaz Métro se dit prête à faire la même chose. «Le fournisseur pourrait prendre une participation dans le terminal, ça ne pose pas de problème», a fait savoir Mme Brochu.

La présidente de Gaz Métro ne s'inquiète pas des procédures judiciaires qui pourraient être entreprises par l'avocat Julius Grey, qui vient de rejoindre le principal groupe d'opposition au projet Rabaska.

Ces procédures viseraient le gouvernement et non les promoteurs du projet, qui ont fait leur travail, a-t-elle soutenu.

Gaz Métro affiche une baisse de rentabilité au premier trimestre. Le bénéfice net a été de 67,4 millions (56 cents par part), en baisse de 4,4 millions.

Selon la direction, cette baisse est essentiellement due à un décalage comptable entre les activités de distribution de gaz naturel au Québec et au Vermont, qui devrait disparaître au cours des prochains trimestres.

Le titre de Gaz Métro a fini la journée mercredi à 15,50$, en baisse de 18 cents. À la fin de 2007, la valeur de la part de la société en commandite a chuté et n'a pas encore reprise le terrain perdu.

Cette baisse s'explique par la crise qui sévit sur les marchés financiers et non par la situation chez Gaz Métro, qui a le vent dans les voiles, selon sa présidente. Gaz Métro a 7000 clients de plus qu'il y a un an, dont 5000 dans le marché résidentiel.

L'entreprise mise aussi beaucoup sur le programme mis sur pied par le gouvernement québécois pour encourager les grandes entreprises à délaisser le mazout lourd, très polluant, au profit du gaz naturel.

«Nous entendons récupérer, sur une base permanente, une bonne partie des clients industriels qui nous avaient quittés au profit du mazout lourd en 2001», a affirmé la présidente.

Le gouvernement québécois consacrera 25 millions à ce programme, une somme qui sera puisée dans le nouveau Fonds vert alimenté par les redevances versées par les pétrolières et autres distributeurs de combustible fossile.

La contribution de Gaz Métro au Fonds vert s'établira entre 30 et 40 millions par année et la nouvelle taxe a été ajoutée à la facture des clients depuis le 1er janvier dernier.

Il n'a jamais été question que Gaz Métro diminue ses profits pour payer cette nouvelle taxe, comme le gouvernement québécois veut l'imposer aux pétrolières.