La banque centrale américaine exerce de fortes pressions sur les banques Citigroup et Wells Fargo, pour les contraindre à un compromis sur l'avenir de leur concurrente Wachovia, avant que n'ouvrent les marchés, affirme dimanche le Wall Street Journal sur son site internet.

La banque centrale américaine exerce de fortes pressions sur les banques Citigroup et Wells Fargo, pour les contraindre à un compromis sur l'avenir de leur concurrente Wachovia, avant que n'ouvrent les marchés, affirme dimanche le Wall Street Journal sur son site internet.

La Réserve fédérale, qui veut éviter une bataille juridique prolongée autour de Wachovia, propose aux deux protagonistes de se partager le réseau d'agences de la banque de Charlotte (Caroline du Nord).

Selon des personnes proches du dossier citées par le WSJ, la Fed proposerait un démantèlement de Wachovia selon des critères géographiques: Citigroup reprendrait le réseau d'agences dans le nord-est et l'est, alors que Wells Fargo se verrait attribuer celles dans le sud-est et en Californie.

Wells Fargo achèterait également à Wachovia ses activités de gestion d'actifs et de distribution de produits financiers aux particuliers qui n'intéressent pas Citigroup, ajoute le quotidien des milieux d'affaires.

Wachovia, quatrième banque des États-Unis, dispose d'un réseau de 3346 agences dans le pays. La Fed estime qu'il faut agir rapidement pour clarifier sa situation sous peine de déstabiliser encore un peu plus les marchés.

Les solutions en discussions ne prévoient pas d'aide gouvernementale pour faciliter la transaction, alors que l'État avait initialement accepté de supporter les pertes au delà de 42 milliards de dollars sur le portefeuille de Wachovia, pour amener Citigroup à reprendre la banque en difficulté.

Vendredi, Wells Fargo avait annoncé la reprise de l'intégralité des activités de Wachovia, alors que cette dernière, sous la pression des autorités américaines qui craignaient sa possible faillite, avait accepté quatre jours plus plus tôt de céder ses activités bancaires à Citigroup.

Mais Citigroup a contre-attaqué sur le terrain juridique et obtenu samedi soir une première victoire, en obtenant le gel de la fusion Wachovia-Wells Fargo d'un juge newyorkais. Ce juge, Charles Ramos, a décidé de convoquer les deux parties vendredi, un délai très long dans les circonstances actuelles.

Toutefois la décision du juge Ramos a été cassée dimanche soir en appel, a indiqué Wells Fargo dans un communiqué. Selon le Wall Street Journal, la décision aurait été motivée par une question de procédure, le juge Ramos ne se trouvant pas physiquement présent à New York lors du rendu du jugement.

Cette nouvelle péripétie rend plus plausible encore la possiblité d'une bataille judiciaire se prolongeant pendant des semaines, voire des mois.

Pour faciliter un rapprochement entre Citigroup et Wells Fargo, les responsables de Wachovia ont été exclus des discussions, ajoute le WSJ.

Wells Fargo fait valoir qu'une disposition ajoutée dans le plan Paulson de sauvetage du système financier ôte toute valeur au contrat d'exclusivité signé par Wachovia avec Citigroup, en permettant à toutes les banques qui le souhaitent de se porter candidates au rachat d'un concurrent en difficulté.

Dans son communiqué annonçant sa victoire en appel, Wells Fargo annonce ainsi qu'elle entend continuer à travailler «pour finaliser son accord de fusion ferme et contraignant avec Wachovia».