C'est un lundi noir pour les Bourses mondiales sur fond de repêchage de banques européennes et d'inquiétudes suivant l'adoption du plan Paulson. Plusieurs croyaient que l'électrochoc de 700 milliards administré par la Maison-Blanche allait être suffisant pour stabiliser les marchés, mais pour l'instant les indices continuent de jouer au yo-yo.

C'est un lundi noir pour les Bourses mondiales sur fond de repêchage de banques européennes et d'inquiétudes suivant l'adoption du plan Paulson. Plusieurs croyaient que l'électrochoc de 700 milliards administré par la Maison-Blanche allait être suffisant pour stabiliser les marchés, mais pour l'instant les indices continuent de jouer au yo-yo.

Pour comprendre la situation, LaPresseAffaires.com a demandé l'avis de Luc Girard, gestionnaire chez Valeurs mobilières Desjardins.

Malgré l'adoption du plan Paulson, les Bourses tombent lundi. Qu'est-ce qui se passe en ce moment ?

- On voit vraiment une capitulation, un découragement des marchés boursiers. Je crois que tous se posent la question à savoir si ce plan de 700 milliards sera assez pour redresser la situation.

On remarque également que les marchés se penchent sur l'état de l'économie. On cherche à savoir si les Américains seront en récession. Et à l'heure actuelle, le marché croit que les États-Unis vont aller vers cette récession. Les secteurs cycliques en payent le prix comme le pétrole. Il ne faut pas oublier que 25% de toute la consommation mondiale se fait aux États-Unis, alors cela a un gros impact.

Justement, c'est à se demander si ce plan de 700 milliards de dollars sera suffisant pour redresser les marchés...

- Visiblement, ce n'est pas assez. Je crois qu'il va falloir encore plus d'argent public. Ce système a été bâti sur plusieurs années, donc cela va prendre des années à rebâtir autre chose.

Il va également falloir créer un endroit où mettre tous ces produits financiers toxiques. Il ne faut pas oublier qu'il y a un pourcentage de ces produits qui a une valeur intrinsèque et qu'il sera important d'aller la rechercher. Mais soyons positifs, ce qui a été fait est définitivement bon surtout si on regarde à long terme.

Le TSX a plongé de plus de 10% lundi matin. On sent que la situation est pire à Toronto qu'à Wall Street. Pourquoi ?

- Le TSX est composé à 45% des secteurs des ressources et de l'énergie. Et il s'agit de secteurs qui sont cycliques et qui subissent rapidement les contrecoups du ralentissement. C'est pourquoi la Bourse de Toronto est plus secouée que le Dow Jones.

Mais disons-le, il y a des mouvements de panique, comme on a vu ce matin. Dans ces moments-là, il n'y a plus de bases... il n'y a plus de bons ou de mauvais titres.

Pour les investisseurs, est-ce qu'il s'agit d'une bonne période justement pour acheter ?

- Il est certain que lorsque l'on voit un Warren Buffett (NDLR : M. Buffett est très actif lui qui vient d'investir 3 G$ dans GE et 5 G$ dans Goldman Sachs) qui revient aussi massivement dans le marché, c'est un signe avant-coureur de ce qui s'en vient.

C'est évident qu'avec le TSX qui se situe aux alentours des 10 000 points, il y a des aubaines pour les investisseurs. Mais il faut du «guts». On doit toujours se dire que sur 3 ou 5 ans, les marchés rebondissent toujours. Avec une saignée des marchés, les aubaines se pointent. Dans notre jargon, on dit que 'lorsqu'il y a du sang dans la rue, c'est le temps d'investir' !