Le constructeur automobile japonais Toyota (TM) a annoncé jeudi une lourde chute de ses bénéfices au premier trimestre 2008-2009, et pourrait renoncer à son ambition de vendre 10,4 millions de véhicules en 2009.

Le constructeur automobile japonais Toyota [[|ticker sym='TM'|]] a annoncé jeudi une lourde chute de ses bénéfices au premier trimestre 2008-2009, et pourrait renoncer à son ambition de vendre 10,4 millions de véhicules en 2009.

Cet objectif aurait pulvérisé le record absolu de ventes pour un constructeur.

Victime de la forte appréciation du yen face au dollar ces derniers mois, de l'envolée des prix de l'acier et des autres matières premières et de la morosité du marché américain, Toyota a vu son bénéfice net dégringoler de 28,1% sur un an à 353,6 milliards de yens, et son bénéfice d'exploitation de 38,9% à 412,5 milliards.

Le chiffre d'affaires du groupe a baissé de 4,7% à 6.215,1 milliards malgré une légère embellie des ventes en volume (+1,1%) rendue possible par de fortes performances en Russie, au Brésil, en Australie ou encore au Moyen-Orient et par une amélioration du marché au Japon.

«Les résultats pour ce trimestre ont été médiocres en raison des changements rapides dans l'environnement d'affaires, notamment la fluctuation des taux de change comme la hausse du yen face au dollar, et l'envolée des prix des matières premières», a commenté le vice-président de Toyota Mitsuo Kinoshita.

Les difficultés se sont accumulées pour Toyota sur le marché nord-américain, où les ventes ont reculé de 4,3%. «En ce moment les ventes en Amérique du Nord dégringolent, même si nous continuons à estimer que le marché recommencera à croître à moyen et long terme», a déclaré M. Kinoshita.

Même s'il a conquis aux États-Unis la part de marché la plus élevée de son histoire au premier trimestre (17,4%), Toyota a été confronté à l'insolvabilité de nombreux clients utilisant ses services financiers, à la chute de la valeur des voitures d'occasion qui mine la rentabilité des ventes avec option d'achat, et à un goût croissant des consommateurs américains, autrefois avides de 4x4 et autres gros véhicules, pour des voitures plus petites et moins chères.

Du coup, son bénéfice d'exploitation en Amérique du Nord a fondu de 56,9%. À cela s'est ajouté une érosion des ventes et de la rentabilité en Europe.

Toyota a cependant maintenu son objectif financier pour l'exercice en cours, tablant toujours sur un bénéfice net de 1250 milliards de yens, soit une baisse de 27,2% par rapport au record de 1717,88 milliards de 2007-2008.

Mais le vice-président de Toyota a reconnu que son objectif de ventes mondiales pour 2009, fixé il y a un an à 10,4 millions de véhicules, pourrait être revu à la baisse. «Nous sommes actuellement en train de réviser le chiffre», a déclaré M. Kinoshita.

À la fin de juillet, Toyota avait déjà abaissé ses prévisions de ventes pour l'année calendaire 2008 à 9,5 millions de véhicules (soit une hausse de 1,4% par rapport à 2007), contre 9,85 millions prévus initialement.

«Sur cette base, l'objectif de 10,4 millions de véhicules ne tient pas», a estimé M. Kinoshita.

Vendre 10,4 millions de véhicules dans le monde en un an aurait pulvérisé le record absolu pour un constructeur automobile, qui est de 9,55 millions de véhicules, atteint par l'américain General Motors [[|ticker sym='GM'|]] en 1978.

Toyota était le dernier constructeur japonais à dévoiler ses résultats trimestriels. Les performances de ses concurrents, confrontés aux mêmes problèmes de yen faible, de matières premières chères et de marché américain détérioré, ont été contrastées.

Ainsi, si Nissan a vu son bénéfice net plonger de 42,8% au premier trimestre, Honda a amélioré le sien de 8,1% et Suzuki Motor de 6,9%, tandis que Mitsubishi Motors est sorti du rouge.