La nouvelle présidente désignée du Mouvement Desjardins, Monique F. Leroux, va miser sur les caisses et leurs valeurs coopératives, mais pas aux dépens des défis du développement financier et international à relever.

La nouvelle présidente désignée du Mouvement Desjardins, Monique F. Leroux, va miser sur les caisses et leurs valeurs coopératives, mais pas aux dépens des défis du développement financier et international à relever.

«Il n'y aura pas un grand changement de cap avec Monique Leroux», déclare à La Presse Affaires le directeur du Centre d'études Desjardins à HEC Montréal, Benoit Tremblay.

Monique Leroux a davantage mis l'accent sur les caisses et leurs valeurs que certains des sept autres candidats, durant la course à la présidence, à huis clos, selon des sources.

Dans ses documents transmis aux 256 délégués du collège électoral, Mme Leroux affirme que «les caisses doivent toujours rester la force motrice du Mouvement».

Elle a renchéri après les six tours de scrutin qui ont débouché sur son élection, samedi dernier, que ce qui rend Desjardins si fort, «ce sont les caisses locales et les valeurs de coopération».

Cela s'inscrit toutefois dans les débats de la course à la présidence qui ont notamment porté sur le largage de pouvoirs aux caisses, mais aussi sur le développement accru de Desjardins, en pleine mondialisation.

Certains craignent que Monique Leroux provoque un pas en arrière de Desjardins, par une décentralisation. D'autres n'en croient rien.

«Peu importe le gagnant de la course à la présidence, l'avenir de Desjardins est déjà bien tracé. Ses défis sont déjà définis et Mme Leroux les connaît bien», estime Benoit Tremblay qui ne s'attend donc pas à un virage à 180 degrés.

Monique Leroux n'entrera en fonction que le 29 mars prochain, et n'accorde pas d'entrevue d'ici là, déclare le porte-parole de Desjardins.

La présidente désignée possède une solide expérience financière, ajoute Benoit Tremblay. Monique Leroux «n'aura pas le choix, elle devra travailler avec les autres dirigeants de Desjardins, élus par les régions. Le conseil d'administration de Desjardins n'est pas choisi par la présidente. Et Desjardins est une démocratie à l'année», souligne Benoit Tremblay.

Malgré tout, Monique Leroux ne fera pas face à un conseil d'administration hostile, assure Michel Séguin, directeur de la chaire de coopération Guy Bernier de l'UQAM. Ce sera le même qu'avec un autre président.

La présidente «peut avoir ses convictions, mais Desjardins va poursuivre son développement», dit Benoit Tremblay.

«C'est une bonne nouvelle qu'une femme accède à la présidence de Desjardins grâce à ses compétences», souligne de son côté Michel Séguin.

«Ça montre que les délégués du collège électoral sont ouverts, dans ce monde d'hommes. Je suis surpris, mais ça ne me jette pas par terre», ajoute ce spécialiste de la gouvernance et des valeurs coopératives.

Desjardins a fait la promotion d'une place accrue aux femmes cadres, sous la présidence de Claude Béland, dès les années 90.