L'économie américaine «traverse une période particulièrement difficile» et l'activité devrait «se dégrader davantage à court terme», estime l'Organisation pour la coopération et le développement économiques dans un rapport publié mardi.

L'économie américaine «traverse une période particulièrement difficile» et l'activité devrait «se dégrader davantage à court terme», estime l'Organisation pour la coopération et le développement économiques dans un rapport publié mardi.

«Un retournement brutal du marché du logement, une crise financière et une hausse temporaire des prix des produits de base ont provoqué un ralentissement considérable de l'activité en 2008», rappelle l'OCDE.

Le gouvernement américain a «pris des mesures pour soutenir la croissance et stabiliser le système financier», notamment de «fortes réductions des taux d'intérêt, d'amples allègements fiscaux et des injections de liquidités dans des marchés de capitaux», poursuit le rapport.

Pour autant, il est «probable que l'activité se dégradera davantage à court terme», notamment à cause «des incertitudes entourant la solvabilité des banques et l'offre de crédit».

Production industrielle, emploi, activité...: tous les indicateurs sont dans le rouge aux États-Unis, officiellement en récession depuis le début de décembre.

La relance monétaire «reste nécessaire» mais il faudra «relever rapidement les taux d'intérêt dès que l'économie se redressera», pour éviter les tensions inflationnistes, ajoute le rapport.

«Le règlement de la crise financière entraînera l'accumulation de dettes budgétaires supplémentaires», mais «de nouvelles mesures de relance seront peut-être souhaitables» si la situation économique ne s'améliore pas rapidement, recommande l'OCDE.

Le Congrès américain examine notamment cette semaine un projet de loi accordant un prêt de 15 G$ US d'argent public aux constructeurs automobiles.

Le président élu Barack Obama a lui appelé à un plan de relance «tout de suite» et promis d'effectuer les plus gros investissements dans les infrastructures depuis les années 1950.

L'OCDE appelle aussi le gouvernement américain à s'attaquer d'urgence au problème de «l'accès incomplet aux soins de santé».

Elle préconise de «remplacer l'exonération fiscale de la cotisation d'assurance-maladie par des aides à la souscription d'une assurance individuelle» et de «réformer le marché de l'assurance» médicale.

Les dépenses de santé sont beaucoup plus élevées aux États-Unis que dans tout autre pays de l'OCDE, mais l'état sanitaire de la population américaine est moins bon, «en partie parce qu'un grand nombre de personnes n'ont pas les ressources financières requises pour s'offrir une couverture médicale», explique le rapport.

Le système de financement du logement doit lui aussi être réformé «en profondeur», tout comme la réglementation financière, qui doit être «unifiée» et devenir «exhaustive».

Les exigences de capitaux propres des banques devront notamment être durcies, estime l'organisation, qui représente 30 pays parmi lesquels les plus développés.

Une fois la reprise arrivée, la priorité devra être donnée à l'assainissement des finances publiques, avertit par ailleurs l'organisation.