De plus en plus, développement économique se conjugue avec respect de l'environnement, équité sociale, responsabilités sociale et écologique. Ce seront les thèmes abordés dans cette page, tous les mardis. Objectif: faire des affaires... durables.

De plus en plus, développement économique se conjugue avec respect de l'environnement, équité sociale, responsabilités sociale et écologique. Ce seront les thèmes abordés dans cette page, tous les mardis. Objectif: faire des affaires... durables.

Un virage vert. Pour un zoo, cela peut sembler une évidence, mais faire rimer responsabilité sociale et rentabilité exige bien plus qu'un simple coup de volant.

C'est en 2004 que le Zoo de Granby s'y lance, sous l'impulsion de sa nouvelle directrice générale, Joanne Lalumière. Fraîchement nommée, elle n'arrive pas sans idées ni détermination.

Agronome de formation, elle a passé plus de 23 ans chez Hydro-Québec. Et pour celle qui a été directrice Communication et Environnement de la société d'État pendant la crise du verglas de 1998, l'avenir du Zoo passe par des choix responsables. " La notion de conservation associée aux jardins zoologiques et aux espèces animales devait être un concept beaucoup plus large. Il fallait aussi inclure la conservation des ressources naturelles. "

Joanne Lalumière convainc les membres du conseil d'administration du Zoo de la rentabilité d'un tel changement avant de nommer un coordinateur en gestion environnementale. Dans un premier temps, il a pour mission de détecter les améliorations à apporter en matière d'économies d'eau potable.

Le Zoo de Granby accuse ses 53 ans d'existence: on doit changer ses systèmes de filtration, calfeutrer des fuites et remplacer un bassin par un nouveau, plus petit, alimenté désormais par des pompes installées dans le sous-sol du restaurant. " Le système pompe l'eau qui s'est infiltrée dans la terre et alimente en continu le bassin. C'est un cycle naturel ", explique la directrice.

Des urinoirs sans eau avec cartouche antiodeurs et des toilettes à débit réduit sont aussi installés. Très vite, les économies sont significatives. En 2005, la consommation d'eau potable a diminué de 70 %.

" De notre propre chef, nous avons posé des compteurs d'eau, raconte Catherine Pagé, directrice des communications du Zoo. Nos économies d'eau représentent, pour 2004-2005, l'équivalent de 10 000 piscines hors terre, soit une économie évaluée à 285 000 $ par année... si on payait l'eau. "

La géothermie, un choix payant

En 2005, l'effort porte sur les économies d'énergie. Le Zoo se dote d'un système géothermique pour quatre de ses bâtiments, dont celui destiné aux animaux africains, nécessitant une chaleur élevée.

Quarante-trois puits sont ainsi forés afin d'accéder à l'énergie emmagasinée dans le sol. Les puits serviront de chaudière en période de chauffage, ou de refroidisseur en période de climatisation.

Là encore, les résultats sont au rendez-vous. " Nous réalisons une économie d'énergie de 70 %, soit l'équivalent de 230 000 $ chaque année. La géothermie s'avère très rentable. Le retour sur investissement se situe entre moins d'un an et cinq ans. "

Un rendement plus rapide que prévu qui fait du Zoo de Granby un modèle au Québec. " La géothermie suscite beaucoup d'intérêt. Les fournisseurs nous ont demandé la permission de faire visiter nos installations à leurs clients potentiels. Si ça peut faire boule de neige, pourquoi pas? " dit Joanne Lalumière.

Elle conseille aux PME de mettre la priorité sur les actions responsables. " Dans une petite entreprise comme la nôtre, où chaque minute compte, nous n'avons pas de temps à perdre en réunion. "

À ses yeux, plus l'entreprise est petite, plus la mise en oeuvre de mesures de responsabilité sociale est facilitée. " Ici, on a une petite organisation susceptible de rejoindre la base très rapidement. Je connais tous les employés par leur nom et c'est plus facile de savoir comment procéder. "

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