Claude Béchard a attendu toute la journée de mercredi des explications des grandes pétrolières. Elles ne sont jamais venues.

Claude Béchard a attendu toute la journée de mercredi des explications des grandes pétrolières. Elles ne sont jamais venues.

Le ministre des Ressources naturelles parle maintenant de déposer un projet de loi musclé cet automne.

L'industrie pétrolière a en effet ignoré hier l'ultimatum lancé la veille par Québec. Le ministre Béchard leur demandait de justifier par écrit avant midi (mercredi) la raison de la hausse spectaculaire de 12 cents du prix du litre d'essence observée à Montréal mardi, à la veille des traditionnelles vacances de la construction.

Mercredi, le ministre Béchard n'était pas disponible pour commenter la situation. Une porte-parole de son cabinet a toutefois laissé savoir au Soleil qu'il avait l'intention de passer à l'acte dès la rentrée parlementaire.

«On s'en va vers un projet de loi», a laissé entendre Danielle Pelletier.

Sans vouloir toutefois entrer dans les détails, la porte-parole du cabinet a souligné que toutes les avenues seront explorées au cours des prochaines semaines afin de donner du mordant aux mesures législatives.

Pas une première

Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que le ministre Béchard essuie une rebuffade de la part de l'industrie pétrolière.

Au début du mois de juin, il avait mis de l'avant sept mesures visant à rendre plus transparente l'industrie envers les automobilistes québécois.

Par exemple, une fois une hausse décrétée, les pétrolières devaient expliquer par écrit à la Régie de l'énergie l'origine de cette augmentation. «J'ai hâte de voir les raisons que les grandes pétrolières vont nous fournir», avait alors laissé entendre le ministre.

Or, l'industrie n'a jamais répondu aux demandes répétées du ministre, qui s'en remettait à leur seule et unique bonne foi. Mercredi, personne de l'industrie pétrolière n'a d'ailleurs rappelé le Soleil.

La veille, Dane Bailey, de l'Institut canadien des produits pétroliers, a toutefois laissé savoir que le ministre Béchard ne «comprenait pas le fonctionnement du marché» de l'essence au Québec.

Reste que cette fois-ci, si tout se déroule comme prévu cet automne, le ministre obligera les pétrolières et les distributeurs indépendants à lui fournir toute justification concernant des variations de prix à la pompe.

Parmi les autres mesures, Québec pourrait obliger les pétrolières à afficher dans leurs stations-services le prix minimum fixé chaque jour par la Régie de l'énergie ainsi que les diverses composantes du prix de l'essence.

Ce n'est pas la première fois que le ministre Béchard essuie une rebuffade de la part de l'industrie pétrolière