Chaque semaine, La Presse présente conseils, anecdotes et réflexions pour leaders, entrepreneurs et gestionnaires

Le conseil

ChatGPT n’est pas utile pour remplir les autoévaluations annuelles

Si certains employés craignent l’utilisation de l’intelligence artificielle dans leur milieu de travail, d’autres prennent les devants en l’utilisant pour des tâches que les gestionnaires n’avaient pas prévues. C’est ce qui est arrivé à Sylvain Thibault, ingénieur et chef des opérations dans une firme de Montréal. L’un des jeunes ingénieurs de la boîte a demandé à ChatGPT de rédiger à sa place son autoévaluation annuelle. Le gestionnaire s’en est aperçu, car dans ce monde de mathématiques, peu d’employés ont l’habitude de rédiger leur autoévaluation comme des diplômés en littérature. Selon Annie Boilard, du cabinet spécialisé en ressources humaines Annie Réseau RH, les gestionnaires doivent fournir un guide clair aux employés afin qu’ils sachent comment effectuer leur autoévaluation. « On peut partager des exemples d’autoévaluation pour qu’ils comprennent ce que l’on recherche, explique-t-elle. L’autoévaluation est utile à la fois pour l’employé et l’employeur si elle est précise, vraie et reliée à la personne. ChatGPT peut donner des réponses vides et toutes faites comme : “Je contribue aux rencontres d’équipe par la richesse de mes idées.” Or, ça ne sert pas l’employé. ChatGPT n’est pas utile non plus pour revoir le français, car l’autoévaluation est souvent rédigée par point. »

Le chiffre

83 %

C’est le pourcentage de Canadiens noirs qui affirment que leur employeur a réalisé des progrès depuis 2023 par rapport aux promesses visant à se montrer plus équitables et inclusifs à l’égard des employés noirs. C’est aussi le même pourcentage de Canadiens noirs qui voient des progrès visibles au sein de leur entreprise en ce qui concerne le développement d’un vivier de talents noirs en vue d’une promotion au sein de la haute direction. Il s’agit de la bonne nouvelle. La mauvaise, c’est également le même pourcentage qui indique une augmentation des crimes haineux déclarés par la police au Canada. Entre 2019 et 2022, ils ont augmenté de 83 %, selon Statistique Canada, tandis que 81 % des répondants au sondage KPMG Canada disent avoir subi une forme de racisme ou de microagression en milieu de travail au cours de la dernière année. KPMG Canada a réalisé ce sondage pour le Mois de l’histoire des Noirs.

Source : KPMG Canada

La décision

Répression du travail à distance

PHOTO DADO RUVIC, ARCHIVES REUTERS

IBM a lancé un ultimatum à ses dirigeants américains : soit ils viennent travailler au bureau, soit ils quittent leur emploi.

Ça joue dur dans le monde des technologies. Alors qu’il n’y a pas si longtemps, les employés de cette industrie faisaient la pluie et le beau temps en exigeant leurs conditions de travail et des salaires élevés, voilà qu’un autre employeur suit l’exemple d’Elon Musk, d’Amazon, d’Apple, de Google et de Meta. IBM a lancé un ultimatum à ses dirigeants américains : soit ils viennent travailler au bureau, soit ils quittent leur emploi. Dans une note envoyée à ses employés, IBM a indiqué qu’à partir du mois d’août 2024, les gestionnaires devront travailler au bureau ou sur les sites des clients, et l’entreprise utilisera les données des cartes d’accès pour vérifier les présences. Les directeurs américains vivant à plus de 80 km de leurs bureaux ou des sites des clients doivent aussi déménager pour s’assurer d’être plus proches du travail, à moins qu’ils ne soient en mesure d’obtenir un nouveau poste leur permettant de travailler à distance. Le cabinet EY a déjà commencé à surveiller la présence de ses employés au Royaume-Uni avec les données de leurs cartes magnétiques.

Source : MarketWatch

La tendance

3,7 % d’augmentation salariale au Québec

Quelles seront les augmentations de salaire des employés non syndiqués en 2024 ? Les employeurs canadiens maintiennent les prévisions d’augmentations salariales qu’ils avaient établies l’été dernier à 3,6 %, selon un sondage éclair de la firme de services-conseils en actuariat et en rémunération globale Normandin Beaudry. Au Québec, les organisations avaient prévu 3,7 % d’augmentation salariale et maintiennent ce pourcentage. Plus de 430 organisations de partout au Canada ont participé à cette mise à jour à la fin de 2023. Au-delà du traditionnel budget d’augmentations salariales, 41 % des organisations répondantes en prévoient une supplémentaire d’une valeur moyenne de 0,9 % de leur masse salariale pour effectuer des ajustements ponctuels en fonction du marché, différencier la rémunération des personnes les plus performantes et fidéliser les personnes détenant des rôles stratégiques ou essentiels à la mission de l’entreprise, indique Normandin Beaudry.

Source : Normandin Beaudry

Le sondage

L’inquiétude grimpe chez les dirigeants d’entreprise

Les dirigeants d’entreprise de la région de Québec sont plus préoccupés et moins optimistes pour 2024 à cause de l’inflation. L’indice du degré d’optimisme était à 64,2 l’an dernier et a chuté à 57,7 cette année. Il est le même qu’aux États-Unis. C’est l’indice le plus bas depuis 2012, où il atteignait alors 59,1. Ailleurs au Canada, l’indice est encore plus bas, soit à 55,1, tandis que dans l’Union européenne il atteint 52,6. Pour les pays d’Europe, il s’agit cependant d’une remontée, car l’an dernier, l’indice était à seulement 49,4. Le sondage Conjoncture réalisé par Léger pour Québec International en collaboration avec la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis et la Jeune Chambre de commerce de Québec mesure l’indice de confiance de 284 dirigeants d’entreprise de Québec et de Lévis. Pour les 12 mois à venir, 41 % des gestionnaires anticipent une baisse des ventes, 53 % prévoient hausser leurs prix et 44 % réduiront leur marge de profit.

Source : Québec International