(Washington) Washington considère l’intelligence artificielle dans les services financiers comme une source de vulnérabilité pour le secteur, et les régulateurs indiquent qu’ils en surveilleront le développement avec attention, selon un communiqué du Conseil de stabilité financière (FSOC) publié jeudi.

Les régulateurs américains de la finance, réunis sous la houlette du département du Trésor et de la banque centrale (Fed), ont « spécifiquement identifié l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans les services financiers comme une vulnérabilité du système financier ».

Le FSOC a tenu jeudi sa dernière réunion de l’année.

Il « jouera son rôle en surveillant l’évolution des technologies pour répondre aux risques émergents », a assuré la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, qui dirige le comité.

« Soutenir l’innovation responsable dans ce domaine peut permettre au système financier de récolter des bénéfices tels qu’une efficacité accrue, mais il existe également des principes et des règles existants en matière de gestion des risques qui devraient être appliqués », a-t-elle ajouté.

Le président américain Joe Biden a signé fin octobre un décret fixant des règles et principes pour encadrer le développement de l’IA.

Le texte impose notamment aux entreprises du secteur de transmettre au gouvernement fédéral les résultats de leurs tests de sécurité, quand leurs projets posent « un risque sérieux en matière de sécurité nationale, de sécurité économique nationale, ou de santé publique ».

Le FSOC a précisé, dans le communiqué publié à l’issue de la réunion, que « l’utilisation de l’IA dans les services financiers s’est accrue ».

« L’IA offre des avantages potentiels, tels que la réduction des coûts et l’amélioration de l’efficacité, l’identification de relations plus complexes et l’amélioration des performances et de la précision », mais « peut introduire certains risques, notamment en matière de sécurité et de stabilité ».

Ainsi, le Conseil « recommande de suivre l’évolution rapide de l’IA afin de garantir que les structures de surveillance tiennent compte des risques émergents pour le système financier tout en favorisant l’efficacité et l’innovation », est-il précisé.