L’ex-PDG d’Amaya, David Baazov, devra payer 1,8 million de dollars pour régler une action collective qui affirmait qu’il avait employé un stratagème de manipulation boursière.

Un investisseur québécois souhaitant depuis six ans obtenir l’autorisation des tribunaux pour intenter une action collective contre David Baazov voit ainsi le dossier se conclure par une entente de règlement.

L’investisseur prétendait que David Baazov lui avait fait perdre de l’argent en lien avec sa tentative ratée de rachat de l’entreprise qui venait d’acheter le site PokerStars.

Le cœur de l’affaire remonte à 2016. En février de cette année-là, David Baazov avait publié un document dans lequel il annonçait son intention de déposer une offre d’acquisition visant la totalité des actions d’Amaya.

La valeur du titre d’Amaya avait bondi de 17 % à la suite de cette annonce. En novembre 2016, David Baazov avait publié un second document dans lequel il annonçait qu’il avait présenté une offre formelle visant la totalité des actions d’Amaya au prix unitaire de 24 $.

Après la publication de cette nouvelle, la valeur des actions d’Amaya avait augmenté de 12 % en Bourse.

David Baazov avait par la suite admis qu’il n’avait pas obtenu le financement requis pour réaliser l’acquisition.

Un avis publié mercredi indique que David Baazov paiera 1,8 million de dollars « sans admission de responsabilité » pour se libérer des réclamations ou allégations formulées à son endroit.

« Le défendeur a nié et continue de nier toutes les réclamations et allégations d’actes répréhensibles formulées par le demandeur », précise l’avis.

Le montant du règlement à partager entre les investisseurs sera amputé de 30 %, soit 540 000 $ plus les débours et taxes, afin de couvrir les honoraires des avocats et d’autres dépenses.

Le règlement s’adresse à ceux ayant acquis des titres d’Amaya (aujourd’hui connue sous le nom de The Stars Group) entre le 1er février 2016 et le 21 novembre 2016, et qui ont détenu une partie ou la totalité de ces valeurs mobilières jusqu’au 22 novembre 2016.

C’est le juge Sylvain Lussier, de la Cour supérieure, qui a approuvé le règlement il y a trois semaines.

Il n’a pas tout de suite été possible d’obtenir une réaction de la part de David Baazov.

Dans les années qui ont suivi l’acquisition de PokerStars par Amaya, en 2014, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a tenté en vain de faire condamner David Baazov en l’accusant de délits d’initié.

Il était soupçonné par l’AMF d’être la source d’un « coulage majeur d’informations privilégiées » ayant mené à une série de délits d’initié en lien avec des projets d’acquisitions en préparation.

Le procès de David Baazov a avorté en 2018 après qu’un juge de la Cour du Québec eut décrété l’arrêt du processus judiciaire en critiquant le travail de l’AMF entourant sa gestion de la preuve.