(Montréal) La grève ayant débuté le 22 octobre dernier à la Voie maritime du Saint-Laurent prendra fin, alors que la Corporation de Gestion de la Voie maritime du Saint-Laurent (CGVMSL) et le syndicat représentant les 360 employés concernés sont parvenus à une entente, dimanche. Celle-ci est jugée si satisfaisante par les deux parties que le travail reprendra dès lundi matin, et ce, même si elle ne fait pas encore l’objet d’un vote de la part des syndiqués.

Les deux parties en ont fait l’annonce séparément par communiqué en milieu de soirée, dimanche.

« Nous avons en main une entente qui est équitable pour les travailleurs et qui assure un avenir solide et stable à la Voie maritime », a déclaré Terence Bowles, président et chef de la direction de la CGVMSL, dans le communiqué de la partie patronale.

« Nous savons que cette grève n’a été facile pour personne et apprécions la patience et la coopération de nos partenaires binationaux de l’industrie maritime, les armateurs, les expéditeurs, les ports, les communautés locales et tous ceux qui dépendent de ce corridor de transport vital des deux côtés de la frontière canado-américaine. »

La Corporation n’était pas disponible pour accorder une entrevue en soirée, dimanche, indiquant notamment que comme l’entente devra être ratifiée cette semaine par les employés, « il serait inapproprié d’en partager les détails ».

Le vice-président, relations externes, de l’organisation, Jean Aubry-Morin, a toutefois précisé dans un courriel que l’accord « est à la fois équitable pour les travailleurs et assure un avenir solide et stable à la Voie maritime. »

Les quelque 360 employés sont représentés par Unifor. Cinq sections locales, deux au Québec et trois en Ontario, avaient déclenché la grève dimanche dernier, après avoir voté en faveur d’un tel mandat dans une proportion de 99 %.

Les travailleurs auront à se prononcer sur cette entente jeudi, a indiqué Daniel Cloutier, directeur d’Unifor pour le Québec.

« C’est une offre très intéressante, elle sera recommandée à nos membres de façon unanime par les comités de négociation impliqués », a souligné M. Cloutier dans un entretien téléphonique avec La Presse Canadienne. Les unités concernées comprennent les employés qui travaillent dans le groupe de la supervision et de l’ingénierie et dans le groupe de l’entretien, des opérations et du personnel de bureau.

« Pour la première fois en 55 ans, les travailleuses et travailleurs de la Voie maritime ont pris la difficile décision de faire grève. Ils l’ont fait pour lutter pour un environnement de travail plus respectueux et pour un contrat qui reflète la situation économique actuelle, a déclaré Lana Payne, présidente nationale d’Unifor, dans un communiqué. Ils ont montré que la meilleure entente est obtenue à la table de négociation, et je félicite les comités de négociation pour leur travail remarquable au nom de leurs membres. »

Le salaire était le principal point en litige, mais les relations de travail étaient aussi un enjeu de discorde.

« Au niveau monétaire, on est très satisfaits de l’entente, a commenté M. Cloutier. Il y avait aussi des enjeux relatifs aux relations de travail : on parlait d’un climat toxique à un certain point, mais l’Employeur a accepté d’embarquer dans un processus continu d’amélioration des relations de travail. »

Les gens ont confiance que ça rencontre les attentes des membres, tellement que le travail va reprendre demain [lundi] matin à 7 h.

Daniel Cloutier, directeur d’Unifor pour le Québec

Pour sa part, la CGVMSL a indiqué qu’elle entreprendrait rapidement la mise en œuvre de son programme de réouverture pour permettre le passage progressif des navires dans la Voie maritime dès lundi matin.

L’entente survient après deux jours de médiation, entamés vendredi à Toronto. Les parties étaient réunies en compagnie du service fédéral de médiation, dans l’espoir de trouver un règlement au conflit qui a paralysé la Voie maritime du Saint-Laurent, de Montréal à Niagara, en passant par les écluses, pendant une semaine.

Plusieurs acteurs économiques et politiques s’étaient prononcés dans le dossier depuis dimanche dernier : les premiers ministres du Québec et de l’Ontario, François Legault et Doug Ford, le syndicat des Producteurs de grains du Québec et des associations du milieu des affaires.

« Reconnaissant que cette grève n’a été facile pour personne, nous apprécions grandement la patience et la coopération de nos partenaires binationaux de l’industrie maritime ; les transporteurs, les expéditeurs, les ports, les communautés locales et tous ceux qui dépendent de ce corridor de transport vital des deux côtés de la frontière canado-américaine », a indiqué M. Aubry-Morin dans un courriel.

avec des informations de Lia Lévesque, La Presse Canadienne