Des rues réservées aux voitures et camions de livraison électriques. Une application permettant de trouver du stationnement, pour pallier la réduction des espaces sur rue. Des tarifs de stationnement plus élevés que ceux des transports en commun.

En raison de l’urgence climatique, voilà à quoi ressembleront les déplacements au centre-ville de Montréal dans quelques années, des changements nécessaires pour assurer sa « relance durable », selon une étude de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) dévoilée jeudi.

Les entreprises auront « énormément de décisions à prendre » et doivent dès maintenant revoir leurs façons de faire, prévient le président et chef de la direction de la CCMM, Michel Leblanc. L’organisme formule 10 recommandations en ce sens, dont trois concernent la mobilité.

Mieux stationner

« Les espaces de stationnement au centre-ville sont sous-utilisés à certains moments, parce que les automobilistes ne savent pas où sont les disponibilités », déplore M. Leblanc.

Pour une meilleure utilisation de l’espace, la Ville de Montréal doit développer une application pour diriger les gens vers les places disponibles, qu’ils pourront réserver.

Avec un tel outil, peut-être pourra-t-on réduire les espaces sur rue, avance le PDG de la CCMM, qui n’en fait toutefois pas une recommandation.

Cependant, il faudrait augmenter les tarifs de stationnement afin que les transports en commun deviennent une option nettement plus économique pour se rendre au centre-ville, recommande l’étude.

Des zones réservées aux véhicules verts

Il est inévitable que soient instaurées au centre-ville des zones « zéro émission », où les véhicules à essence seront interdits, souligne Michel Leblanc, qui souhaite cependant que ces zones soient implantées par étapes, en commençant par de petits secteurs. Initialement, les axes majeurs et de transit devraient continuer à être accessibles à tous, selon la CCMM.

« Le danger, c’est que la Ville implante des zones zéro émission en 12 ou 18 mois, alors qu’il faudrait plutôt que ça se fasse graduellement, avec des consultations, pour que ça soit accepté par la population et le milieu des affaires », dit M. Leblanc.

Les résidants et les véhicules d’urgence devraient être exemptés de cette obligation, selon l’étude.

Livraisons électriques

Il faut développer la livraison par camions électriques, qui devraient être de plus petits véhicules pour les derniers kilomètres à parcourir, selon la CCMM.

« Ça prend des centres de distribution pour que les gros camions déchargent leurs marchandises, qui seraient ensuite transférées dans de petits véhicules électriques », illustre M. Leblanc.

Pour y arriver, il faut aménager des débarcadères au centre-ville, et il faut de l’aide gouvernementale pour que les entreprises de livraison s’équipent rapidement de camions sans émission, estime la CCMM.

D’autres recommandations de l’étude concernent la carboneutralité des bâtiments, les pratiques d’affaires durables et le verdissement du territoire.

La CCMM note que le centre-ville porte encore des cicatrices de la pandémie. Le taux d’inoccupation des espaces de bureaux demeure élevé, le Port de Montréal fonctionne toujours à 11 % en deçà de son niveau prépandémique, les entreprises sont ralenties par la pénurie de main-d’œuvre et le commerce en ligne fragilise les commerces, souligne le rapport.