(Washington) La secrétaire au Trésor américaine, Janet Yellen, a appelé lundi à un accord « gagnant-gagnant » pour sortir de la grève dans l’automobile aux États-Unis, jugeant par ailleurs « prématuré » de chiffrer l’impact économique de ce conflit social.

« Je pense qu’il est prématuré de faire des prévisions sur ce que cela signifie pour l’économie. Cela dépendra beaucoup de la durée de la grève et de qui en sera affecté », a commenté la secrétaire américaine de l’Économie et des Finances, interrogée sur la chaîne CNBC.

« Le point important, je pense, est que les deux parties doivent aplanir leurs désaccords et travailler à un accord gagnant-gagnant, qui soit bon pour les travailleurs et pour l’industrie », a-t-elle ajouté.

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« Le point important, je pense, est que les deux parties doivent aplanir leurs désaccords et travailler à un accord gagnant-gagnant, qui soit bon pour les travailleurs et pour l’industrie », a indiqué la secrétaire au Trésor, Janet Yellen.

Le syndicat américain des travailleurs de l’automobile, l’UAW, a entamé vendredi une grève chez les « Big 3 » (General Motors, Ford, Stellantis) et demande notamment des hausses de salaire.

Vendredi, le président américain, Joe Biden, avait appelé les trois constructeurs à un partage « juste » de leurs « profits record ».

Janet Yellen a ainsi souligné que « l’industrie se porte bien et le président souhaite voir les travailleurs également s’en sortir ».

« Le président Biden a clairement indiqué qu’il s’attend à ce qu’ils travaillent dur pour négocier 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, afin de parvenir à une solution. Nous espérons donc que cela se produira bientôt », a-t-elle encore déclaré.

Le président du syndicat UAW, Shawn Fain, a menacé dimanche d’une possible « amplification » de la grève si de meilleures propositions n’étaient pas faites.

Trois sites sont à l’arrêt depuis vendredi. Ils concernent 12 700 des 146 000 membres de l’UAW répertoriés chez les trois constructeurs, qui n’ont jamais connu une grève simultanée.

Pas de signe de ralentissement économique

Outre cette grève, une autre ombre plane sur l’économie américaine : celle du shutdown, une paralysie de l’administration, si républicains et démocrates au Congrès ne s’accordent pas, d’ici au 1er octobre, sur le budget du gouvernement, objet d’une bataille politique.

« Il n’y a absolument aucune raison pour un shutdown et nous voulons que le Congrès fasse son travail de financement du gouvernement », a déclaré la secrétaire.

Janet Yellen a par ailleurs assuré que l’économie américaine était en bonne santé, malgré les mesures mises en œuvre depuis près de deux ans par la banque centrale américaine, la Fed, pour faire ralentir l’activité, et, ainsi, voir baisser l’inflation.

« Je ne vois aucun signe indiquant que l’économie risque de connaître un ralentissement », a-t-elle estimé.

« C’est le meilleur des mondes de voir une économie toujours forte, un marché du travail bon et fort et une inflation en baisse », a commenté la secrétaire au Trésor.

Les États-Unis connaissent depuis près de deux ans une pénurie de main-d’œuvre, qui a conduit à une flambée des salaires, ce qui a contribué à alimenter l’inflation. Mais en août, le taux de chômage a grimpé à 3,8 %, en raison d’un afflux de nouveaux travailleurs.

« Nous avons un marché du travail en bonne santé, mais pas aussi tendu qu’il l’était », a souligné Mme Yellen.

La reprise, néanmoins, des remboursements des prêts étudiants à partir du mois d’octobre, après deux ans et demi de pause liée à la COVID-19, devrait peser : « pour certaines familles, je pense que cela aura un impact sur leurs dépenses », a souligné la ministre.