Dix millions de dollars en prix sont en jeu. Outreach Robotique espère en récolter sa juste part, justement en récoltant avec un robot aéroporté des échantillons et des données au sommet de la canopée des jungles les plus inhospitalières.

La nouvelle est tombée le 24 juillet : son équipe est une des six qui sont passées en finale du concours XPRIZE Rainforest à la suite de la demi-finale tenue en mai dans les forêts de Singapour.

S’étendant sur cinq ans, XPRIZE Rainforest est une compétition internationale qui veut susciter de nouvelles technologies pour accroître notre compréhension des écosystèmes des forêts humides.

La jeune entreprise québécoise est spécialisée dans la fabrication de robots récolteurs d’échantillons transportés par drones dans les endroits autrement inaccessibles. En janvier 2023, elle avait été invitée à se joindre en catastrophe à une équipe de chercheurs principalement américains, Team Waponi, qui avait atteint la demi-finale du concours, et qui cherchait une expertise en robotique extrême pour poursuivre sa course en finale.

Ils l’ont trouvée à Sherbrooke.

Comme une prise de sang

Outreach Robotique plonge ses racines dans le projet de maîtrise que Guillaume Charron et Hugues La Vigne, respectivement étudiants en génie mécanique et en génie électronique, ont réalisé entre 2017 et 2019 : un appareil robot, suspendu à un drone, qui peut recueillir des échantillons de branches et de feuilles au sommet des arbres.

Habituellement hors de portée, ces échantillons fournissent de précieuses informations sur l’arbre et son environnement immédiat, « un peu comme les prises de sang chez les humains », décrit Guillaume Charron.

Le projet a vite attiré l’attention du centre catalyseur d’innovation Createk de l’Université de Sherbrooke. « Ils nous ont un peu poussés de l’avant en disant : « Démarrez votre entreprise, nous allons vous donner un financement de 20 000 $. » C’était juste assez pour se dire : go, on se lance ! »

Ce qu’ils ont fait en 2019.

Leur échantillonneur robot DeLeaves, muni d’une pince et d’un sécateur grand format, est maintenant commercialisé dans une douzaine de pays.

« Il y a à peu près une trentaine d’universités à travers le monde sur quatre continents qui utilisent notre outil », précise Guillaume Charron, maintenant président d’Outreach Robotique.

L’entreprise a même vendu cinq appareils à des entreprises du Maine, qui lui ont trouvé un usage inédit pour écheniller les branches difficiles d’accès.

Sa réputation s’étant répandue dans les milieux scientifiques, Outreach Robotique a été contactée par le National Tropical Botanical Garden d’Hawaii, qui cherchait un moyen de récolter des échantillons de plantes rares, voire inconnues, sur les falaises inaccessibles de l’archipel.

La National Geographic Society a fourni une subvention de 143 000 $ US en 2020 pour lancer le projet, puis une seconde de 100 000 $ US en 2022 pour finaliser le développement du Mamba. Lui aussi suspendu à un drone, l’appareil n’est pas sans rappeler une libellule qui avancerait ses mandibules pour extraire une plante de la falaise.

PHOTO FOURNIE PAR OUTREACH ROBOTIQUE

Le Mamba en action à Hawaii

Lors d’essais menés en novembre 2021 et en mars 2022 à Hawaii, le Mamba a réussi à rapporter une plante d’une espèce qui n’avait encore jamais été répertoriée.

« Ça nous a un peu positionnés comme des experts en échantillonnage de végétaux avec des outils contrôlés à distance », ajoute M. Charron.

D’où l’intérêt de Team Waponi, dont l’équipe comprend notamment des biologistes qui mènent des projets de recherche depuis des décennies dans le bassin supérieur de l’Amazone en Équateur.

Outreach a conçu une espèce de plateforme ultralégère constituée de tiges formant un X. Divers appareils y sont accrochés : système d’enregistrement sonore, toile blanche qui attire les insectes, caméras pour les filmer, etc. La pince DeLeaves a été adaptée pour déposer et récupérer le dispositif.

Sur les quelque 130 équipes inscrites il y a trois ans au XPRIZE Rainforest, 13 avaient atteint la demi-finale.

« À Singapour, on était peut-être une dizaine de personnes, alors qu’il y avait des équipes qui ont presque déménagé des laboratoires là-bas, avec 30 ou 40 personnes. On a réussi à passer en finale, malgré notre petite équipe. »

La délégation d’Outreach était entièrement responsable de la récolte de données, qui se déroulait durant les 24 premières heures. « Ce sont nos pilotes Hughes La Vigne et Julien Rachiele-Tremblay qui ont piloté les drones », souligne Guillaume Charron.

La finale se déroulera en 2024 dans un endroit qui reste à préciser.

Nouvelle mission

Comptant maintenant six employés, Outreach est pour l’instant hébergé par l’Institut interdisciplinaire d’innovation technologique (3IT) de l’Université de Sherbrooke, dans les laboratoires duquel il fabrique ses produits et prototypes.

« On utilise beaucoup l’impression 3D, explique le président. Nos outils doivent être extrêmement légers et l’impression 3D est l’outil parfait. »

PHOTO FOURNIE PAR OUTREACH ROBOTIQUE

Le Mamba a trouvé un nouveau champ d’action dans l’inspection des structures. Sur la photo, le Mamba au sommet d’une éolienne.

Il entrevoit un nouveau marché dans l’inspection des structures difficiles d’accès. « Nos technologies pour l’échantillonnage pour l’environnement nous permettent d’interagir en contact avec des structures », souligne-t-il.

À cette fin, l’entreprise de Sherbrooke a développé spécifiquement la caméra d’inspection robotisée Spy II, qui monte et descend comme une araignée en déroulant son propre fil.

Le Mamba va y trouver lui aussi une nouvelle mission : il a déjà servi à inspecter une pale d’éolienne au point le plus élevé de sa trajectoire.

Outreach vise haut.

Note : une version précédente de cet article avait mal nommé le président de Outreach Robotique, Guillaume Charron.

Les Sablés de l’Osti d’Français déménagent

PHOTO FOURNIE PAR LES SABLÉS DE L’OSTI D’FRANÇAIS

Sébastien Romagny avec sa joyeuse équipe devant son nouvel établissement

Ce n’est pas une insulte, c’est le nom de l’entreprise. La biscuiterie artisanale Les Sablés de l’Osti d’Français a été fondée par un Français, comme on s’en doute. Sébastien Romagny avait fait un stage au Québec en 2016 et avait décidé « sur un coup de tête » de revenir en 2018, après s’être vu refuser le prolongement de ses études dans le domaine agroalimentaire en France. « Fin 2019, j’ai commencé à fabriquer quelques sablés dans mon propre appartement avec une recette de sablés bretons pur beurre, des ingrédients du Québec et de la fleur de mélilot pour le marché de Noël de la résidence pour personnes âgées dans laquelle je travaillais », a-t-il raconté par courriel. Le succès de ses sablés l’a mené à accroître sa production et à ouvrir un (très) petit établissement, rue d’Aiguillon, à Québec. « Nous fabriquons en moyenne 5000 biscuits par jour et nous les vendons dans plus de 120 points de vente actifs au Québec, dont certaines enseignes d’alimentation », constate le pâtissier. Ce nouveau succès l’a incité à déménager fin juin son établissement au 120, boulevard René-Lévesque Ouest, sa nouvelle biscuiterie. « On voulait avoir quelques places assises pour les clients et avoir un petit comptoir à gelato », explique-t-il au téléphone. Il a trois employés à temps plein et un autre à temps partiel. « Toute la production se fait sur place, précise-t-il. Quand les clients entrent, l’odeur des biscuits fait toute la différence. »

Les restaurants Lafleur dévoilent leur nouvelle image

  • La succursale rénovée du chemin de la Côte-de-Liesse arbore la nouvelle image de marque des restaurants Lafleur.

    PHOTO FOURNIE PAR RESTAURANTS LAFLEUR

    La succursale rénovée du chemin de la Côte-de-Liesse arbore la nouvelle image de marque des restaurants Lafleur.

  • « Salut mes p’tites frites ! » est la salutation désormais emblématique de la serveuse Lucie, un personnage truculent de 63 ans dont les vidéos ont commencé à apparaître à l’automne 2022 sur TikTok.

    PHOTO FOURNIE PAR RESTAURANTS LAFLEUR

    « Salut mes p’tites frites ! » est la salutation désormais emblématique de la serveuse Lucie, un personnage truculent de 63 ans dont les vidéos ont commencé à apparaître à l’automne 2022 sur TikTok.

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Il ne fallait pas attendre que le marché de la frite s’effrite. Les restaurants Lafleur ont rouvert à la mi-juillet leur succursale du chemin de la Côte-de-Liesse, nappée d’une image de marque toute fraîche qui s’étendra désormais aux prochains établissements. Le logo, un R en capitale suivi de Lafleur, est toujours inscrit dans un ovale blanc, mais il s’est départi de la constellation de carreaux verts qui l’entourait. L’architecture de l’édifice reprend le style épuré de panneaux blancs et noirs et de parois largement vitrées qui a été adopté depuis quelques années. Tout l’aménagement a cependant été repensé par le Groupe Leclerc en collaboration avec Montarville et l’agence de design Cléo Katcho. Sur un des murs intérieurs s’étale en tubes néon la phrase « Salut mes p’tites frites ! », la salutation désormais emblématique de la serveuse Lucie, un personnage truculent de 63 ans dont les vidéos ont commencé à apparaître à l’automne 2022 sur TikTok. Ce rajeunissement d’image et de ton était au menu depuis le rachat en 2022 par les frères George et John Papagiannis de l’enseigne acquise par leur père en 2011. Ils prévoient doubler le nombre de restaurants Lafleur, pour passer de 16 à 32 succursales d’ici cinq ans.

Simard Transport s’électrifie

PHOTO FOURNIE PAR SIMARD TRANSPORT

Un aréopage d’administrateurs de Cléo, Globocam et Simard Transport devant les quatre camions électriques Freightliner eCascadia dont cette dernière vient de faire l’acquisition.

Alors que la planète étouffe de chaleur, la nouvelle tombe pile : Simard Transport annonce le début de l’électrification de son parc de camions. L’entreprise montréalaise fondée en 1943 « pave la voie » de la transition énergétique dans le transport lourd, nous informe métaphoriquement le communiqué, en faisant l’acquisition de quatre camions eCascadia, de la marque américaine Freightliner. Acquis auprès du réseau de concessionnaires de camions lourds Globocam, les quatre camions électriques Freightliner sont, semble-t-il, les premiers à être livrés sur le sol québécois par un concessionnaire québécois à un transporteur québécois. Simard Transport s’est également associée à Cléo, une filiale d’Hydro-Québec qui accompagne les entreprises dans l’électrification de leurs parcs de véhicules. Le service clés en main de Cléo comprend notamment la gestion dynamique de la recharge grâce à une plateforme intelligente développée au Québec. Outre les quatre camions eCascadia équipés d’une batterie 438 kWh, le projet inclut deux bornes Detroit eFill de 120 kW et deux bornes ABB DC Wallbox de 24 kW. Sans doute faudra-t-il faire une batterie de tests.

2,2 millions

On fait la ronde : la montréalaise NeuroServo a annoncé la clôture d’une ronde de 2,2 millions de dollars qui servira à financer la commercialisation de son dispositif d’EEG (électroencéphalographie) instantané et miniaturisé destiné aux soins intensifs, salles d’opérations et urgences.