(La Havane) Près de 300 travailleurs indépendants et chefs de petites entreprises à Cuba ont envoyé jeudi une lettre au président américain Joe Biden pour lui demander d’honorer son engagement à soutenir le secteur privé sur l’île.

« Il est incompréhensible et inhumain qu’au milieu d’une crise économique » comme celle que traverse actuellement Cuba, l’administration Biden poursuive « les politiques cruelles » de son prédécesseur Donald Trump (2027-2021), est-il indiqué dans ce courrier de l’Alliance pour l’engagement et le respect de Cuba (ACERE), une organisation qui milite pour la fin de l’embargo américain sur l’île caribéenne.

« Nous sommes indépendants du gouvernement cubain », affirment ces hommes d’affaires de divers secteurs (agroalimentaire, construction, tourisme, transport, alimentation, etc.) dans la lettre à laquelle l’AFP a eu accès et qui contient la liste des 300 signataires.

En mai 2022, Joe Biden avait promis d’« encourager la croissance du secteur privé » sur l’île en soutenant les « entrepreneurs cubains indépendants ».

Ces chefs d’entreprise réclament notamment l’accès à des visas ou la possibilité d’ouverture de comptes bancaires aux États-Unis.  

Selon eux, l’embargo américain entamé il y a plus de 60 ans, et que l’administration Trump a renforcé de 243 sanctions supplémentaires peu assouplies par celle actuellement en place, « menacent directement nos moyens de subsistance et affectent aussi directement et indirectement nos entreprises ».

Après six décennies d’une économie uniquement sous contrôle étatique, Cuba a autorisé l’essor du secteur économique privé en 2021.

Il y a actuellement quelque 550 000 travailleurs indépendants à Cuba, 7550 PME et 5000 coopératives privées, selon les chiffres de l’ACERE.