(Montréal) Les autorités de l’État du Maine ont transmis un avis de violation au Canadien Pacifique Kansas City (CPKC) au sujet de ses efforts de nettoyage dans la foulée d’un déraillement de train de marchandises survenu le mois dernier.

Le 15 avril, un train du CPKC a déraillé dans une zone boisée près du lac Moosehead, dans le nord-ouest du Maine, incendiant plusieurs wagons.

Les responsables gouvernementaux ont indiqué avoir envoyé un avis de violation au chemin de fer après que des équipements de construction lourds déployés pour accéder au site de l’accident ont écrasé des ponceaux et entraîné l’entrée d’une quantité importante de sédiments dans les cours d’eau, contrevenant ainsi à une loi sur le contrôle de la pollution.

« Des ponceaux ont été écrasés et de la terre a été déplacée autour d’un certain nombre de cours d’eau à cause de la machinerie lourde qui utilisait les routes de gestion forestière », a déploré le département de l’Agriculture, de la Conservation et des Forêts de l’État.

La commissaire du département, Melanie Loyzim, a envoyé une deuxième lettre demandant au CPKC de mettre en œuvre des mesures de contrôle de l’érosion « immédiatement ».

Le CPKC a indiqué le mois dernier que des locomotives et quatre wagons transportant du bois qui avaient déraillé ont pris feu, les équipages utilisant des barrages — des barrières absorbantes en forme de tube — pour contenir le carburant diesel déversé.

Des wagons transportant des fûts d’éthanol et d’autres matières dangereuses ont également quitté les rails, mais n’ont pas pris feu, selon le CPKC. Les responsables de l’État ont affirmé qu’il n’y avait aucune menace pour la sécurité publique.

Trois membres d’équipage ont été emmenés dans un hôpital local pour traiter des blessures ne mettant pas leur vie en danger, a indiqué le chemin de fer. Ils ont reçu leur congé le jour même.

Vendredi, le CPKC avait environ 60 intervenants d’urgence en cas de déversement et professionnels de l’environnement sur place pour le nettoyer et surveiller la qualité du sol et des eaux de surface, ont indiqué les responsables de l’État.

« La nature éloignée et boisée de la région, combinée au dégel printanier, a rendu les efforts de nettoyage difficiles, y compris pour l’entrée et la sortie de personnes et d’équipements », a souligné mardi le porte-parole du CPKC, Patrick Waldron, par courriel.

« Le CPKC s’est engagé à restaurer la zone du déraillement et à nettoyer complètement l’environnement affecté. Les équipes du CPKC sont sur le terrain et travaillent en pleine coopération avec le département de la protection de l’environnement du Maine et d’autres agences, comme nous l’avons fait depuis le déraillement », a-t-il assuré.

La voie ferrée est la même que celle où la catastrophe fatale de Lac-Mégantic s’est déroulée à environ 90 kilomètres plus à l’ouest en 2013. Le Canadien Pacifique n’était pas propriétaire de la voie à l’époque.

La ligne — qui appartenait à CP Rail jusqu’au milieu des années 1990 et qui a plus tard été surnommée Central Maine & Quebec Railway — avait un besoin urgent d’être modernisée lorsque l’entreprise ferroviaire l’a rachetée à la société de capital-investissement Fortress Investment Group en 2020.

« Le CP prévoit d’investir jusqu’à 90 millions au cours des trois prochaines années pour rendre l’infrastructure ferroviaire du CMQ conforme aux normes de classe 3 de la Federal Railroad Administration », a souligné le Canadien Pacifique il y a près de trois ans.

La semaine dernière, le CPKC a indiqué au département de la protection de l’environnement du Maine que son équipe d’intervention avait récupéré près de 33 000 tampons absorbants, plus de 15 000 pieds de barrage absorbant et 12 mètres cubes de fluide — huile, eau et diesel — à l’aide de camions aspirateurs.