Un an après le lancement en grande pompe par le gouvernement Legault des billets à 500 $, la desserte aérienne régionale « n’a jamais été aussi pire », selon l’Union des municipalités du Québec. À quoi bon s’acheter des billets d’avion subventionnés quand on ne sait pas si l’on décollera ?

(Sept-Îles et Montréal) « Mets-en que je suis découragée ! » Christine Bourque se déplace toutes les trois semaines à Montréal pour recevoir des traitements de chimiothérapie. À 36 ans, elle se bat contre un cancer du sein.

En plus de la maladie, la jeune maman porte sur ses épaules un poids financier « énorme » et le « stress » constant de rater son prochain rendez-vous médical. La cause ? Le peu de fiabilité du service aérien régional.

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Christine Bourque, de Sept-Îles, doit régulièrement se rendre à Montréal pour suivre des traitements de chimiothérapie et dénonce le manque de fiabilité du service aérien régional qui lui coûte cher en temps, en énergie et en argent.

« Si le vol ne part pas, je manque mes examens, je manque mon traitement », résume simplement l’infirmière de profession, rencontrée à Sept-Îles entre deux leçons de danse.

Depuis l’été, sept vols achetés sur les ailes d’Air Canada ont été annulés à la dernière minute. Christine Bourque ne compte plus les retards. « Avec Air Canada, je dirais qu’une fois sur deux, je reste prise à Montréal. Ça m’ajoute des frais. »

Elle doit quitter l’aéroport en taxi et dormir une nuit supplémentaire à l’hôtel. C’est sans compter les repas. Et la fatigue liée au traitement.

« La clé dans mon combat, c’est de garder une attitude positive. J’essaie, mais c’est plus fort que moi, dans le taxi pour retourner, j’ai juste le goût de pleurer, je suis tellement fatiguée », poursuit Mme Bourque.

La Presse s’est rendue à Sept-Îles, un an après le lancement en grande pompe par le gouvernement Legault d’un programme de subvention du transport aérien régional pour offrir des billets aller-retour à 500 $.

INFOGRAPHIE LA PRESSE, SOURCE : MINISTÈRE DES TRANSPORTS

Liaisons aériennes admissibles au Programme d’accès aérien aux régions

L’ex-ministre des Transports François Bonnardel a fait le pari en avril 2022 de « stimuler la demande » avec sa mesure, ce qui devait « inciter les compagnies aériennes à étendre leur offre et bonifier celle sur les liaisons existantes ». Or, un an plus tard, la desserte « n’a jamais été aussi pire » selon le président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et maire de Gaspé, Daniel Côté. Le maire de Sept-Îles, Steeve Beaupré, parle d’un « mécontentement généralisé » et même « d’une grogne populaire ».

Le gouvernement Legault qualifie son programme de « réussite », mais convient que des enjeux liés à la fiabilité et à la fréquence des vols en région sont apparus après la pandémie.

Annulations et retards

Ce n’est pas dans les habitudes des compagnies aériennes de dévoiler leurs statistiques internes qui concernent les retards et les annulations. Des données compilées par la firme de données aériennes Cirium à la demande de La Presse permettent cependant d’y voir un peu plus clair.

Air Canada a annulé près de 19 % de ses vols depuis le début de l’année à l’aéroport de Sept-Îles et 15 % du côté de Rouyn-Noranda – deux des rares marchés régionaux où le plus important transporteur aérien au pays est toujours présent.

Le portrait n’est guère plus reluisant en matière de ponctualité. Environ 4 vols sur 10 n’ont pas décollé à l’heure prévue à Sept-Îles et 36 % ont accusé un retard à Rouyn-Noranda.

Air Canada attribue les perturbations à la saison hivernale « durant laquelle les conditions météorologiques sont souvent plus difficiles ». Dans une déclaration envoyée par courriel, l’entreprise soutient que « la majorité des vols est exploitée selon l’horaire prévu ».

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Steeve Beaupré, maire de Sept-Îles

Le maire de Sept-Îles n’y croit pas : la Côte-Nord n’en est pas à sa première tempête. « C’est de la foutaise. C’est de la poudre aux yeux », peste Steeve Beaupré, qui a personnellement vu son retour de vacances perturbé en raison de l’annulation de son vol de retour.

La situation est à ce point incertaine que la Ville de Sept-Îles a choisi de n’envoyer qu’un seul représentant aux assises de l’UMQ à Gatineau en mai, pour éviter de possibles frais d’annulation aux contribuables. Un forum citoyen sur l’éducation qui devait réunir à Sept-Îles plusieurs acteurs du milieu a d’ailleurs été annulé ce week-end parce que les invités n’avaient pu se rendre à temps.

Le manque de flexibilité est aussi beaucoup critiqué. À titre d’exemple, Air Canada n’offre plus qu’un seul vol par jour à destination de Montréal, à 5 h du matin. Le retour est à 23 h.

La liaison directe vers Québec a été suspendue au début de la crise sanitaire. Depuis un peu moins d’un an, il n’est plus possible de faire l’aller-retour entre la métropole et Rouyn-Noranda en une journée à cause de changements chez Air Canada.

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Comptoir d’Air Canada à l’aéroport de Sept-Îles

Le plus important transporteur aérien au pays est le plus souvent montré du doigt, mais les autres transporteurs font aussi face à des défis importants.

Lors du passage de La Presse à Sept-Îles, le vol du retour prévu à 10 h 20 lundi matin avec PAL Airlines a été reporté à midi, puis à 14 h 30, pour finalement être annulé en raison d’un bris mécanique.

« C’est un vrai cirque », a soufflé une femme à l’aéroport. Les autres passagers affichaient des visages résignés, comme habitués aux retards. L’ensemble des voyageurs a été déplacé sur le seul autre vol disponible, à 20 h 20, qui est finalement parti à l’heure.

Des fortunes en déplacement

Les aléas du transport aérien coûtent une fortune à la population. Christine Bourque estime que la facture d’un déplacement pour un traitement de chimiothérapie à Montréal – qui se trouve à 10 heures de route de Sept-Îles – peut facilement lui coûter jusqu’à 1500 $.

C’est énorme. Je n’ai pas le choix, c’est sûr que ça me fait des dettes […] il faut comme être riche pour être malade. C’est épouvantable.

Christine Bourque

Le CISSS de la Côte-Nord lui rembourse un maximum de 335 $*. Ayant déjà épuisé rapidement ses six billets annuels subventionnés (ou trois allers-retours), elle paie environ 700 $ en billets d’avion pour Montréal.

La politique de dédommagement d’Air Canada varie selon la cause de l’annulation ou du report. Bien souvent, peu d’informations sont d’ailleurs communiquées aux passagers, rapporte Mme Bourque.

Indemnité minimale en cas de retard ou d’annulation

  • 3 heures ou plus, mais moins de 6 heures : 125 $
  • 6 heures ou plus, mais moins de 9 heures : 250 $
  • 9 heures ou plus : 500 $

(Pour les petits transporteurs)

Comment réclamer une indemnisation

On vous annonce un retard ou une annulation ? Pour augmenter vos chances d’être indemnisé, ne vous contentez pas de la réponse officielle d’un transporteur. C’est la recommandation de Sylvie De Bellefeuille, d’Option consommateurs. « Si on se fait juste dire « l’avion ne part pas pour des raisons de sécurité », ce n’est pas suffisant, dit-elle. Quelle est la raison de sécurité ? Est-ce un manque de personnel ? Faut-il faire une inspection ? » Cela permet d’avoir une idée de la responsabilité de la compagnie aérienne, souligne Mme De Bellefeuille. La première réclamation doit s’effectuer auprès du transporteur aérien. Si la réponse est insatisfaisante, on peut se tourner vers l’Office des transports du Canada (OTC), responsable de l’application de la charte des voyageurs. Les délais peuvent être longs, mais en ayant obtenu les détails sur la cause du retard ou de l’annulation, les chances d’avoir gain de cause sont plus grandes.

Difficile pour les affaires

Le monde des affaires n’y échappe pas. L’entrepreneure Mirka Boudreau remet carrément en question son modèle. Son entreprise Int-Elle offre des services clés en main dans l’industrie minière. Mme Boudreau brasse notamment beaucoup d’affaires en Amérique latine.

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Mirka Boudreau, présidente d’Int-elle

« C’est catastrophique », lance sans détour la Septilienne en parlant du service aérien. Elle remarque une dégradation de la desserte depuis la dernière année. Le plus souvent possible, elle essaie d’éviter Air Canada, mais s’en dit « dépendante en raison des liaisons internationales ».

Dans les 12 derniers mois, elle estime avoir déboursé 50 000 $ en « modification de billets » pour elle et ses équipes, et en « temps-homme » pour des employés qui arrivent en retard sur les chantiers. En « perte d’opportunités », cela se compte en millions, déplore-t-elle.

Pour la suite, tout est sur la table : déplacer son siège social à l’extérieur de Sept-Îles ? Réduire son exposition à étranger ? « Il y a une décision qu’on va devoir prendre en équipe à cause du transport aérien. C’est ça, la réalité. »

* Le CISSS de la Côte-Nord rembourse un montant forfaitaire de 319 $ pour le déplacement Sept-Îles-Montréal et offre 108 $ par nuitée à l’hôtel (maximum de deux nuits).

10 millions

Somme inscrite au dernier budget provincial pour prolonger l’aide d’urgence aux transporteurs régionaux

82 millions

Total de l’aide d’urgence accordée aux transporteurs aériens régionaux depuis le début de la pandémie

Source : gouvernement du Québec

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L’aéroport de Sept-Îles

Une popularité mitigée

Après neuf mois, la popularité des billets à 500 $ – une mesure phare du plan du gouvernement Legault pour faire redécoller l’industrie – demeure mitigée. Un peu moins du tiers des forfaits aller-retour disponibles ont été achetés et les citoyens rencontrés disent avoir de la difficulté à s’en procurer.

Quelque 31 500 des 98 800 billets aller-retour à prix réduit en vente avaient trouvé preneur en date du 28 février dernier, selon un récent bilan fourni par le ministère des Transports du Québec (MTQ).

« On est intervenu sur le prix, on a mis en place un programme avec cette cible-là, et mission accomplie », lance Yves Montigny, adjoint gouvernemental responsable du transport aérien et député de René-Lévesque, sur la Côte-Nord, qui parle de « réussite ».

La Presse avait d’abord sollicité une entrevue avec la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, mais son cabinet a délégué le nouveau député caquiste, qui préside le Comité permanent sur le transport aérien, créé pour le gouvernement Legault en février dernier.

Une première rencontre qualifiée de « fructueuse » s’est tenue lundi. Le comité réunit des acteurs du monde municipal, du tourisme, du milieu économique et de l’industrie aérienne, dont Air Canada.

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Le député de René-Lévesque, Yves Montigny, préside le Comité permanent sur le transport aérien créé en février 2023.

Yves Montigny admet que le service aérien régional est « perfectible » et affirme avoir constaté depuis la pandémie de nouveaux enjeux liés à la fiabilité et à la fréquence des vols.

« Il y a beaucoup de vols qui s’annulent, qui se reportent, j’entends très bien ça et je partage ce point de vue », dit-il.

« Il y a beaucoup d’eau qui a coulé sous les ponts depuis le premier comité [mis en place après la première vague] et on aura à mettre à jour plusieurs interventions », a indiqué M. Montigny. « Les solutions, on ne les sortira pas d’un chapeau […] c’est pour ça qu’on a mis en place ce comité permanent », soutient-il.

La popularité mitigée des billets à 500 $ s’explique en partie par le peu de fiabilité du service offert par les compagnies aériennes, estime le président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), Daniel Côté, qui fait partie de ce comité permanent. « Je pense que la desserte n’a jamais été aussi pire, lance-t-il. Le dossier du transport régional, c’est loin d’être réglé. Les horaires ne sont pas stables. »

Même si le billet était 2 $, sans certitude, les passagers n’embarqueront pas. C’est ce qu’on me rapporte à Baie-Comeau, Mont-Joli, Rouyn-Noranda et dans la plupart des régions du Québec.

Daniel Côté, président de l’Union des municipalités du Québec

« Chez nous, dit celui qui est aussi maire de Gaspé, les entreprises ne prennent plus l’avion. Ils font 7 h 30 min de route pour aller à Québec. C’est rendu fréquent. »

Le maire de Sept-Îles soutient de son côté que le programme n’a pas permis de faire « chuter les prix ». « Lorsqu’on regarde les vols réguliers, il n’est pas rare de trouver des vols à plus de 1000 $ pour Sept-Îles–Montréal », déplore Steeve Beaupré.

Des billets disponibles ?

Fabie Francœur affirme avoir été incapable de se procurer un billet subventionné après avoir subi un infarctus, en septembre dernier. Une semaine après son malaise, elle devait se rendre à Québec pour un suivi médical. Elle a appelé Pascan et Air Canada.

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Fabie Francœur

Dans les deux cas, il n’y avait plus de billets subventionnés disponibles, rapporte-t-elle. « Il aurait fallu que je réserve vraiment d’avance, mais ça ne se prévoit pas [la maladie] », déplore la femme de 66 ans. Elle a dû se rabattre sur l’autocar. Le trajet Sept-Îles–Québec prend 10 h 30 min.

« Je relevais d’une crise cardiaque, j’ai eu des tuteurs [au cœur], j’ai passé trois jours à l’hôpital. As-tu envie de faire comme huit heures d’autobus ? Ça m’a beaucoup fatiguée et angoissée », dit-elle avec amertume.

Christine Bourque a aussi témoigné de la même difficulté. « Je suis souvent prise à réserver mes billets deux semaines à l’avance, des billets à 500 $, il n’y en a jamais », lance-t-elle.

Air Canada a indiqué par courriel ne pas avoir de « limite » de billets subventionnés par vol « tant que l’allocation globale mise en place par le gouvernement n’est pas atteinte ». Lorsque La Presse a consulté le site internet du transporteur, mardi, il était possible de se procurer un billet subventionné pour le lendemain.

En revanche, sur le site de PAL Airlines, qui offre aussi la liaison Montréal–Québec–Sept-Îles, les billets « QC500 » sont en rupture de stock jusqu’au 15 mai prochain. Le volume de billets subventionnés étant limité par Québec, le transporteur a réparti leur nombre pour s’assurer de pouvoir en offrir à l’année. Donc, dans leur cas, il y a une quantité limitée de billets par vol.

Transporteurs qui participent au Programme d’accès aérien aux régions

  • Air Canada
  • Air Creebec
  • Air Inuit
  • Air Liaison
  • PAL Airlines
  • Pascan Aviation

261 millions

Enveloppe du programme des billets à 500 $ sur cinq ans

6

Limite de billets simples (250 $) subventionnés par personne par exercice financier (1er avril au 31 mars)

Source : gouvernement du Québec

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Avion du transporteur régional Pascan Aviation

Toujours des défis pour les transporteurs

La météo a le dos large lorsque des vols sont retardés ou annulés. Mais les perturbations chez des fournisseurs, les ratés chez des sous-traitants et une réglementation resserrée donnent aussi des maux de tête aux transporteurs.

Copropriétaire de Pascan Aviation, Yani Gagnon l’admet sans détour : les compagnies aériennes éprouvent toujours des difficultés, plus de trois ans après la pandémie de COVID-19 – qui a sévèrement secoué l’industrie.

Il est plus complexe pour Cirium de compiler des statistiques en matière de transport aérien régional. Selon la firme, Pascan Aviation a annulé un peu plus de 2 % de ses vols aux Îles-de-la-Madeleine en 2023. La proportion est similaire en ce qui a trait à Sept-Îles.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, ARCHIVES LA PRESSE

Yani Gagnon, copropriétaire de Pascan Aviation

« Aux yeux du public, les transporteurs sont responsables, dit M. Gagnon. C’est la compagnie qui annule le vol, mais je suis parfois pris avec la problématique d’autres corps de métier qui font partie de l’écosystème, mais qui n’ont pas de comptes à rendre. »

Le gestionnaire donne un exemple : le bris d’un camion utilisé pour effectuer du dégivrage et du ravitaillement d’aéronefs pendant trois jours aux Îles-de-la-Madeleine – exploité par un sous-traitant.

Ce genre d’incident affecte la ponctualité d’un transporteur même si celui-ci n’a rien à voir avec le bris.

À cela s’ajoutent les difficultés à obtenir des avions à temps. Pascan prévoyait compter huit appareils SAAB-340B dans sa flotte l’été dernier. L’entreprise en attend toujours parce que le constructeur accuse des retards de livraison.

« Je n’ai pas de back-up, lance M. Gagnon. Si j’avais tous mes avions, je pourrais en placer un en réserve et le déployer pour aller prendre la relève si j’ai un avion aux prises avec un bris quelque part. Malheureusement, on n’a pas ça actuellement. »

Nouvelles règles

Un tour de vis donné en décembre 2020 par Transports Canada semble aussi donner des maux de tête aux petits transporteurs.

Quelques mois avant la pandémie, le temps de repos a été allongé par Ottawa. La marge de manœuvre est donc réduite lorsque survient un imprévu lors d’une escale, souligne M. Gagnon. Il donne l’exemple d’un vol entre Saint-Hubert et Gaspé.

On peut se poser à Québec pour une escale avec un ciel clair et devoir attendre parce qu’il y a du brouillard à Gaspé. Même si on attend, l’équipage de l’appareil est en service. Si on n’a pas assez de temps pour finir le vol, cela complique les choses.

Yani Gagnon, copropriétaire de Pascan Aviation

Pilote de formation et directeur de l’aéroport de Rouyn-Noranda, Steve Bergeron abonde dans le même sens.

« La compagnie qui a 100 pilotes a peut-être besoin de 110 pilotes en raison de ces règles, affirme-t-il. Il faut un volume supplémentaire. Ce n’est pas facile quand il manque de pilotes et qu’ils sont attirés vers les plus gros transporteurs. »

Le maire de Gaspé et président de l’Union des municipalités du Québec, Daniel Côté, comprend qu’il y a des défis à surmonter chez les transporteurs, mais il aimerait un peu plus de transparence. Selon lui, « c’est difficile de savoir » ce qui mine la qualité du service.

« S’ils n’ont pas assez d’argent pour acheter des avions ou embaucher des pilotes, qu’ils nous le disent, affirme le politicien. On va essayer de s’arranger avec le gouvernement pour les aider. Comme acteur politique, on est capables de les aider à faire pression. »