(Calgary) Un groupe autochtone est toujours déterminé à devenir propriétaires de l’oléoduc Trans Mountain, même si les dépassements de coûts pour le projet d’agrandissement du pipeline ne cessent de grimper.

« Nous n’allons pas partir, simplement parce qu’il s’agit de 30,9 milliards. Nous entrons dans les premières étapes des négociations », a affirmé le directeur général de Project Reconciliation, un groupe établi à Calgary qui s’efforce de faciliter l’achat d’une importante participation dans le pipeline pour les 129 Premières Nations qui se trouvent le long du tracé.

« Oui, il y a quelques autres parties intéressées, mais je pense que le gouvernement fédéral a reconnu notre état de préparation. »

Le pipeline Trans Mountain — le seul réseau de pipelines au Canada transportant du pétrole de l’Alberta à la côte ouest — a été acheté par le gouvernement fédéral pour 4,5 milliards en 2018, lorsque l’ancien propriétaire Kinder Morgan Canada a menacé d’abandonner le projet d’expansion prévu du pipeline face à l’opposition écologiste.

La construction de l’expansion est toujours en cours et devrait être achevée plus tard cette année.

Cependant, les coûts d’investissement du projet n’ont cessé de monter en flèche. La semaine dernière, Trans Mountain Corporation a annoncé que son prix estimatif pour le projet avait de nouveau augmenté, cette fois à 30,9 milliards. Il s’agit d’une augmentation d’environ 44 % par rapport à l’estimation précédente, qui prévoyait, il y a un an, des coûts de 21,4 milliards. Une estimation antérieure prévoyait des dépenses de 12,6 milliards pour le projet.

Le gouvernement fédéral a indiqué qu’il ne souhaitait pas être le propriétaire à long terme du pipeline et s’est dit ouvert à l’idée d’une propriété autochtone.

Mais en raison des accords contractuels existants avec les expéditeurs de pétrole, seuls 20 % à 25 % des coûts en capital croissants du projet peuvent être répercutés sur les compagnies pétrolières sous la forme d’une augmentation des droits — soit les sommes que les compagnies pétrolières paient pour expédier leur produit sur un pipeline, qui permettent à la société pipelinière de faire de l’argent.

Un rapport du directeur parlementaire du budget de juin dernier a révélé que le gouvernement fédéral risquait de perdre de l’argent de son investissement dans le pipeline et a suggéré que si le projet avait été annulé à ce moment-là, le gouvernement aurait dû radier plus de 14 milliards d’actifs.

M. Mason n’a pas dit ce que son groupe est prêt à offrir pour une participation dans le pipeline, mais il a affirmé que le prix de vente ultime ne serait que ce qu’un acheteur était prêt à payer, et refléterait donc le retour sur investissement attendu.

« C’est une valeur marchande. Peu importe (qui est l’acheteur), il ne paiera que la valeur commerciale et ce que les droits supporteront », a-t-il fait valoir.