La faillite d’Effenco n’a laissé que des miettes pour Québec, qui récupère 40 000 $ sur les quelque 10,5 millions consentis à cette ancienne étoile montante de l’électrification des véhicules lourds, dont les actifs appartiennent dorénavant à une entreprise ontarienne.

Investissement Québec (IQ) – le bras financier de l’État – a confirmé l’information après avoir vu Martinrea International récupérer ce qui restait de l’entreprise québécoise. IQ avait épaulé Effenco à hauteur de 6 millions par l’entremise d’injection en capital et de prêts en plus d’avoir offert environ 4,5 millions en vertu d’autres programmes, comme Créativité Québec et le programme d’action concertée temporaire pour les entreprises (PACTE), mis en place pendant la pandémie de COVID-19.

« Les actifs ont été vendus via un processus d’appel d’offres, légal et transparent, et l’offre de l’acheteur constituait la meilleure proposition, a indiqué un porte-parole d’IQ, Dominik Boudreault Lapierre, dans un courriel. Cette offre fut approuvée par les tribunaux. »

Effenco proposait une solution hybride électrique destinée aux camions lourds spécialisés, comme ceux voués à la collecte des ordures ou des matières recyclables. Cette technologie permet de couper le moteur lors de l’arrêt du véhicule tout en continuant d’alimenter des systèmes auxiliaires, comme une benne hydraulique. Ce procédé avait convaincu la multinationale Derichebourg, en plus de charmer la Ville de New York.

Cependant, la jeune pousse n’arrivait pas à renflouer ses coffres malgré des percées à l’international. Effenco a déposé le bilan en avril 2022. Quelques semaines avant l’annonce, un reportage de La Presse avait révélé que l’entreprise semblait avoir cessé toute activité.

Au cours d’une audience avec les créanciers au printemps 2022, le fondateur et ex-président du spécialiste de l’électrification des véhicules lourds, David Arsenault, avait révélé que son entreprise était incapable de convaincre un nouvel investisseur de monter à bord.

BDC Capital, qui fait partie de la Banque de développement du Canada, à qui Effenco devait près de 5,5 millions, a vraisemblablement tout perdu. L’organisation n’avait toutefois pas confirmé cette information à La Presse, jeudi, malgré notre demande à ce propos.

Il n’a pas été possible de savoir, jeudi, le prix payé par Martinrea International.

« Durabilité et innovation »

L’entreprise établie à Vaughan, en Ontario, qui se spécialise dans la fabrication de pièces automobiles, affirme que la technologie développée par Effenco correspond aux « initiatives de Martinrea en matière de durabilité et d’innovation ».

« Nous avons embauché plusieurs membres d’Effenco et l’entreprise poursuivra ses activités au Québec et sera intégrée dans les autres sites exploités par Martinrea », a souligné une porte-parole, Deanna Lorincz.

Celle-ci n’a pas précisé combien d’anciens employés d’Effenco avaient été recrutés.

Martinrea International exploite 58 sites dans 10 pays, dont le Canada, les États-Unis et le Mexique. Les actions de l’entreprise ontarienne se négocient à la Bourse de Toronto.

Lisez l’article « Les coffres se vidaient trop vite chez Effenco »
En savoir plus
  • 2006
    Année de fondation d’Effenco
    Source : Effenco
  • 37 employés
    Effectif d’Effenco au moment où elle s’est tournée vers la Loi sur la faillite et l’insolvabilité
    Source : la presse