Des boissons gazeuses au savon, les géants de la consommation comme PepsiCo et Unilever continuent d’augmenter considérablement le prix de leurs produits, répercutant ainsi la hausse des coûts à laquelle ils sont confrontés, et les consommateurs continuent de dépenser, n’ayant réduit que modestement leurs dépenses ces derniers mois.

Les prix continueront à augmenter, ou du moins resteront à des niveaux élevés, selon les dirigeants.

Jeudi, PepsiCo a annoncé avoir augmenté ses prix de 16 % au quatrième trimestre par rapport à la même période de l’année précédente, tandis que les volumes de vente, qui mesurent le nombre de boîtes de Mountain Dew et de sacs de Doritos vendues, ont baissé de 2 %.

Jeudi également, Unilever a déclaré avoir augmenté les prix de ses produits, qui comprennent la crème glacée Ben & Jerry’s et le savon Dove, de plus de 13 % au quatrième trimestre, soit la huitième accélération consécutive des prix. L’entreprise a également indiqué que ses volumes de vente avaient diminué, mais dans une mesure bien moindre que la hausse des prix. La croissance des revenus des deux sociétés a dépassé les attentes des analystes.

Les dirigeants d’Unilever ont laissé entendre qu’ils auraient pu augmenter les prix encore plus, mais qu’ils se sont abstenus.

Nous étions très conscients de la pression exercée sur les consommateurs et nous avons choisi de ne pas contrebalancer entièrement le niveau extraordinaire d’inflation des coûts par les prix.

Graeme Pitkethly, directeur financier d’Unilever

La société continuera à augmenter les prix au cours du premier semestre de cette année, a-t-il dit, et s’attend à ce que les volumes continuent à baisser, l’inflation restant un « thème clé » en 2023.

La pression sur les marges bénéficiaires, reflétée dans des prévisions plus modestes pour les bénéfices de nombreuses entreprises cette année, suggère que les consommateurs continueront à réduire leurs dépenses. Certaines entreprises sont déjà plus durement touchées que d’autres : le mois dernier, Procter & Gamble a annoncé sa première baisse des ventes depuis des années, car les augmentations de prix – la société a augmenté ses prix de 10 % au quatrième trimestre – ont été contrebalancées par des baisses de volume plus importantes que chez ses concurrents.

Bien que l’inflation se soit calmée, elle continue d’être plus élevée que ne le souhaitent les responsables de la Réserve fédérale (Fed). L’indice des prix à la consommation a augmenté à un rythme annuel de 6,5 % en décembre, soit le taux le plus faible depuis fin 2021. On s’attend à ce que la Fed continue à augmenter les taux d’intérêt, pressant les consommateurs en freinant la croissance économique et en rendant les emprunts plus coûteux.

Le marché du travail est solide

Mais le marché du travail reste étonnamment fort, ce qui soutient les dépenses de consommation et permet aux acheteurs d’absorber la hausse des prix. Les entreprises ont tendance à être réticentes à réduire leurs prix une fois qu’elles les ont augmentés.

Les consommateurs « résistent mieux que ce à quoi nous nous serions probablement attendus – ou peut-être ce à quoi je me serais attendu – il y a un an ou six mois », a déclaré le PDG de McDonald’s, Chris Kempczinski, aux investisseurs la semaine dernière. Malgré la hausse des prix, le géant de la restauration rapide a récemment généré des bénéfices plus élevés et enregistré davantage de visites dans ses restaurants.

Chipotle Mexican Grill a également été en mesure d’augmenter ses prix sans résistance marquée, annonçant mardi un grand bond des bénéfices pour le quatrième trimestre. « Nous continuons à voir le consommateur à revenu élevé, l’individu qui gagne plus de 100 000 $ US, venir plus souvent », a déclaré Brian Niccol, PDG de Chipotle, lors d’une conférence téléphonique avec les investisseurs.

Cet article a été initialement publié dans le New York Times.

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