Cette semaine, Farnel Fleurant, présidente-fondatrice de Workind, qui a à cœur le bien-être des gens au travail, répond à nos questions sur le leadership.

Q. Pourquoi avoir créé Workind ?

R. J’ai créé Workind pour permettre à tous les employeurs de prendre soin de leurs employés et d’avoir un impact positif sur leur communauté et sur l’économie locale. L’idée est née d’un constat que j’ai fait en 2015. J’étais alors employée dans une grande entreprise, je vivais une période difficile et j’avais besoin d’aide. J’aurais voulu avoir accès, notamment, à des repas santé et à du soutien pour l’entretien ménager. Mon réflexe avait été de me tourner vers mon employeur de l’époque. Malheureusement, il n’offrait pas de solutions concrètes.

Je me suis alors dit que j’allais le faire pour lui et pour tous les employeurs qui en auraient besoin, quels que soient leur taille ou leur domaine d’activité. J’ai donc imaginé Workind comme une solution clés en main qui réunit en un même endroit une multitude de services accessibles en quelques clics, qui permettent aux employés de prendre soin d’eux et de leurs proches et de faciliter leur quotidien. Les services sont offerts par des entreprises partenaires, certifiées B Corp, ayant une politique de développement durable ou appartenant à des groupes sous-représentés.

Q. Le bien-être des employés est-il encore négligé par les entreprises ? Font-elles concrètement des efforts et mettent-elles sur pied des programmes pour assurer le bien-être de leurs employés ?

R. Non et oui. Le contexte socio-économique a changé et les attentes des employés aussi. Un salaire compétitif ne suffit plus à attirer les talents. Alors que nous traversons une période de pénurie de main-d’œuvre, les entreprises n’ont pas d’autre choix que de trouver d’autres avantages à offrir à leurs équipes, et j’en vois beaucoup qui essaient de le faire. De plus en plus d’employeurs offrent des services de conciergerie, passent durablement au travail hybride, offrent de la flexibilité dans les horaires, instituent la semaine de quatre jours. Avec ces ajustements, ils vont dans la bonne direction !

Les millénariaux, qui représenteront 75 % de notre force de travail d’ici 2025, attendent de leur entreprise qu’elle soit à l’écoute de leurs besoins et de leurs avis, qu’elle n’ait pas peur d’innover et qu’elle offre de la flexibilité. Parallèlement, le passage au télétravail ou au travail hybride a créé un flou entre la vie professionnelle et la vie personnelle. Puisque l’entreprise est entrée dans le foyer, les employés s’attendent à ce qu’elle les soutienne dans la gestion du quotidien. Ce sont des éléments que les employeurs doivent intégrer dans leur culture d’entreprise et qu’ils doivent garder en tête quand ils créent des programmes pour leurs employés.

Q. Est-ce qu’il y a des pays ou des types d’entreprises où les employés sont plus heureux ? Quels sont les effets pour les entreprises quand les employés sont heureux ?

R. Les entreprises où les employés sont les plus heureux sont celles qui ont une démarche sincère, qui sont prêtes à offrir des solutions concrètes et, surtout, qui sont à l’écoute de leurs employés. L’ouverture, c’est la clé ! Il faut interroger les employés pour savoir ce qu’ils veulent vraiment et être ouvert à leurs propositions, éviter les solutions standardisées, pour permettre à chacun d’avoir accès à des avantages qui leur sont vraiment utiles.

Travailler au bonheur des employés a plusieurs avantages pour les entreprises. Cela leur permet d’être plus compétitives sur le marché du travail, de recruter les meilleurs talents. Des employés plus heureux sont aussi plus efficaces ! Selon une étude menée par la Harvard Business Review, les employés heureux ont une productivité 31 % plus élevée que les autres. Ils sont aussi moins à risque de souffrir d’épuisement professionnel. En situation de stress, ils ont plus de facilité à prendre du recul et à avoir un meilleur jugement. Ils sont aussi plus motivés et plus créatifs. Enfin, des employés plus heureux sont plus engagés et plus fidèles à leur employeur. Selon un sondage Wrike de 2019, les employés heureux ont une probabilité de départ de 61 % inférieure à celle des employés mécontents. Or, perdre un employé a un coût qui peut s’avérer élevé !

Lisez l’étude de la Harvard Business Review (en anglais) Consultez le site de Wrike (en anglais)