(New York) Les Bourses européennes ont progressé lundi encouragées par le regain de confiance des investisseurs et des résultats d’entreprises américaines tout en restant prudentes à l’entrée d’une semaine décisive pour l’économie européenne. Wall Street qui avait bien démarré, a finalement douté et terminé en repli.  

Les places européennes ont fini en hausse confirmant le rebond entamé en fin de semaine dernière après la publication d’indicateurs rassurants sur la santé de l’économie américaine. Paris a gagné 0,93 %, Londres 0,83 % et Francfort 0,74 %.  

L’indice vedette de la Bourse parisienne, le CAC 40 a atteint son plus haut niveau en clôture depuis un mois.

À Wall Street, le Dow Jones a conclu en retrait de 0,69 %. Le NASDAQ, à forte coloration technologique, a lâché 0,81 % et le S&P 500 0,84 %.

Outre la reprise de confiance, modérée, des investisseurs dans la santé de l’économie américaine et mondiale, le rebond est soutenu par l’espoir que « la Banque centrale européenne (BCE) dévoile un nouveau programme illimité d’achat d’obligations pour aider les marchés », explique Pierre Veyret, d’ActivTrades.

Les marchés s’attendent également à ce que la BCE remonte ses taux pour la première fois depuis onze ans cette semaine (la hausse anticipée est de 25 points de base) alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) mène une politique ferme de relèvement de son taux directeur.  

« La remontée des prix des matières premières et du pétrole en Europe, l’instabilité des taux d’intérêt sur la dette autour de la crise gouvernementale en Italie et la question de la réouverture ou non, par la Russie du gazoduc Nord Stream 1 appellent les marchés à faire preuve de prudence », commente toutefois Aurélien Taieb, gérant de fonds Actions chez Meeschaert Amilton AM.

Les investisseurs « pris entre plusieurs forces qui s’opposent », d’une part des résultats dans l’ensemble encourageants et de fortes incertitudes sur l’économie mondiale, alimentent « un rebond du marché qui est plus lié à sa baisse » antérieure qu’à une véritable reprise, estime M. Taieb.  

Le début de la saison des résultats du deuxième trimestre a animé par ailleurs les places financières.

Sur la place new-yorkaise, « la faiblesse est venue du secteur de la technologie. Les investisseurs redeviennent prudents. Ils sont à l’affût de données plus convaincantes pour s’assurer que la saison des résultats ne va pas être mauvaise », a commenté pour l’AFP Peter Cardillo, analyste de Spartan Capital.  

Les banques plébiscitées

Signe que les investisseurs retrouvent un peu confiance dans l’activité économique, les banques ont été plutôt à la hausse lundi.

La banque d’affaires américaine Goldman Sachs a pris 2,54 % après de meilleurs résultats que prévu, et malgré un bénéfice divisé par deux. Bank of America, qui en début de séance gagnait 2,84 % après des résultats mitigés, a terminé stable (+0,03 %) de même que Citigroup (+0,12 %).

Du côté des banques allemandes, Commerzbank a gagné 4,01 %, la Deutsche Bank 3,49 % et la Société générale 3,41 %.

L’énergie reprend de la vigueur

Uniper a vu son titre progresser de 0,91 %. Le géant allemand de l’énergie est dans l’attente d’un plan de sauvetage de l’État pour pallier les baisses de livraison de gaz russe. Il a dû activer lundi une ligne de crédit de 2 milliards d’euros octroyée par la banque publique allemande KfW.  

Le fabricant danois d’éoliennes Vestas a pour sa part pris 3,00 % et le groupe allemand Siemens a avancé de 2,54 %.  

Le secteur énergétique a terminé en tête des onze secteurs du S&P (+1,96 %).  

Le pétrole largement au-dessus des 100 dollars

Les prix du pétrole ont conclu en hausse lundi, après avoir dévissé la semaine passée, les craintes quant à une offre de brut insuffisante reprenant le dessus.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, a gagné 5,05 %, pour clôturer à 106,27 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI), avec échéance en août, a lui pris 5,13 %, à 102,60 dollars, clôturant au-dessus de 100 dollars pour la première fois depuis une semaine.

« Les prix du brut sont revenus à leur place, au-dessus de 100 dollars le baril, après que le voyage du président Biden au Moyen-Orient n’a débouché sur aucun engagement », a observé, dans une note, Edward Moya, d’Oanda.

Au-delà, le bitcoin restait au-dessus de la barre des 21 000 dollars s’échangeant autour de 21 581 dollars (+2,97 %) vers 20 h 45 GMT.