Notre nouvelle de mardi selon laquelle le gouvernement fédéral considérait comme « abordables » des logements loués à 2225 $ par mois dans le cadre d’un programme d’aide aux promoteurs a suscité bien des réactions et des suggestions de la part de nos lecteurs. En voici quelques-unes.

Nous devons favoriser la création de « coopératives d’habitation » (protection éprouvée contre la spéculation). Il serait de mise aussi d’avoir un organisme catalyseur pour encourager, aiguiller et soutenir la création de coopératives d’habitation. En plus des leviers financiers des programmes gouvernementaux existants, une abolition de l’imposition du gain en capital pour les ventes immobilières à des coopératives d’habitation serait un incitatif appréciable. Imaginez un peu l’attrait : pas d’imposition du gain en capital pour la conversion (vente) d’un immeuble locatif en coopérative d’habitation, ni sur la vente d’un terrain pour la construction d’une coopérative d’habitation. Le mouvement coopératif ayant obtenu de bons résultats au Québec, pourquoi ne pas y aller avec des coopératives en construction, dont l’occupation principale serait la construction de coopératives d’habitation ?

— Luc Desjarlais

Je reçois actuellement 2100 $ par mois de pension, d’un revenu de pension du travail ou du gouvernement. Comment pourrais-je me payer un logement de 2000 $ par mois ? Heureusement, aujourd’hui, je demeure avec un conjoint ayant une maison payée et des taxes pas trop chères. Je ne voudrais pas me retrouver seule à Montréal. Ce n’est pas le constructeur ou le propriétaire qui devrait recevoir la subvention, mais le locataire. On n’est pas tous malpropres.

— Louise Tremblay

Il serait nécessaire que chacun joue son rôle. Les pouvoirs publics ont trois options pas forcément exclusives.

1. Construire ou financer la construction de HLM sur les terrains municipaux. Avec les taux actuels sans avoir à payer le terrain, on peut offrir des loyers bas en couvrant frais de construction et entretien. Il faut densifier la ville. L’étalement coûte très cher.

2. Changer les règles du Tribunal administratif du logement (TAL), qui sont déconnectées. Les augmentations calculées s’amortissent sur 43 ans. Ça ne pousse pas à faire des rénos et donc il y a trop d’appartements insalubres, ce qui réduit d’autant les options de se loger dans le privé.

3. Aide au logement. Subventionner les ménages à bas revenus. On ne pourra pas construire tous les logements sociaux nécessaires. Déplaçons une partie des milliards prévus pour la construction vers des aides ciblées.

Pour finir, il faudrait arrêter la démagogie des candidats à la mairie. Venir encadrer encore les proprios privés, venir leur dire comment ils doivent gérer leurs unités et parler de permis de bons proprios est risible quand on voit combien les HLM sont mal gérés et mal entretenus.

— Benjamin Goldman

Depuis toujours, le secteur locatif au Québec a été largement subventionné par le secteur privé, c’est ce qui assurait l’abordabilité. Mais depuis quelques années, la situation s’est détériorée devant l’incapacité persistante du Tribunal du logement à assurer une certaine équité entre les parties, les règles favorisant trop les locataires. Les propriétaires tentent de rétablir un certain équilibre en contournant celles-ci, et cela mène à des exagérations. Malgré tout, le niveau des loyers au Québec est largement inférieur à celui des autres provinces, à part quelques provinces de l’Atlantique. La difficulté dans la grande région de Montréal est que les locataires gagnent trop peu. Les critères de la SCHL devraient en tenir compte.

— Jacques Lapointe

En effet, le prix des logements ne cesse d’augmenter, il faudrait mettre un stop à tout ça ou augmenter de manière importante les taxes municipales en fonction des revenus générés par les locateurs des immeubles locatifs. Pour mettre une barrière de prix locatifs raisonnables. Plus le locateur loue son logement cher, plus les taxes municipales augmentent. Moins cher le locateur loue son logement, moins il est taxé ! Les locateurs pourraient ainsi bénéficier d’une réduction sur leurs taxes annuelles de la part du gouvernement afin de permettre aux gens ayant un salaire moyen ou bas de louer un logement à prix normal. En souhaitant que cette suggestion ait du sens.

— Frédérik Girard Lee

Faut vraiment être déconnecté de la réalité pour parler de loyer abordable à 2225 $ par mois. En tout cas, moi, je ne pourrais pas payer un tel loyer même si j’ai travaillé 35 ans comme professionnel.

— Pierre Chatelain

On peut débattre pendant des années sur les bons leviers à utiliser, il faut sortir le logement locatif moyen d’une logique d’investisseur et augmenter drastiquement le nombre de portes disponibles par habitant, point final. Pour le reste, regardons ce qui ne fonctionne pas mieux ailleurs pour ne pas répéter les mêmes erreurs, et inspirons-nous du succès des autres en matière de logement. On ne parle pas ici de se payer un pont ou une station du REM, on parle de permettre aux gens d’avoir un toit sur la tête. Un droit fondamental reconnu, faut-il le répéter ?

— Julien Bélanger

Les faits démontrent que les promoteurs ont accès à beaucoup de fonds gouvernementaux sans répondre aux besoins réels des citoyens affectés par le marché immobilier. De beaux profits sans trop de labeur. L’exemple de l’Autriche me semble le plus intéressant. Il faut se battre en faveur d’un plus grand contrôle du marché immobilier par la municipalité pour les familles à revenus moyens. Pour cela, il faut adopter une position opposée au marché privé et favoriser une philosophie plus sociale-démocrate. Cessons d’encourager le privé, il a dépassé les bornes depuis des décennies.

— Réjean Charbonneau