Le promoteur Giuseppe Borsellino, l’un des plus importants propriétaires immobiliers à Montréal et l’un des membres les plus connus de la communauté italienne, beau-frère de l’homme d’affaires Lino Saputo, a succombé à un problème cardiaque, a appris La Presse.

« Il a eu une crise de cœur hier soir, dit l’homme d’affaires Vincent Chiara, du Groupe MACH, partenaire de la famille Borsellino-Saputo dans plusieurs investissements immobiliers. C’est vraiment inattendu, il était en forme. Il a joué au golf encore il y a quelques jours. »

Fondateur et président du conseil d’administration du Groupe Petra, Giuseppe Borsellino a fait sa marque dans la construction et le marché immobilier de Montréal à partir des années 1970. Marié à Elina Saputo, la sœur de Lino Saputo, il est l’associé de longue date de cette famille qui contrôle le producteur de fromages du même nom.

Petra n’a pas voulu faire de commentaires sur sa mort pour l’instant. Une employée contactée au bureau du PDG Patrice Bourbonnais a simplement dit que les proches de Giuseppe Borsellino « se recueillaient entre eux ».

Ensemble, le Groupe Petra, la famille Saputo et le Groupe MACH détiennent notamment plusieurs gratte-ciel emblématiques du centre-ville, comme le 1000, de la Gauchetière, la Tour de la Bourse, la Tour CIBC et la moitié de l’édifice de la Sun Life.

Vincent Chiara a voulu saluer « un pilier de la communauté italienne, qui a fait beaucoup pour les hôpitaux, un philanthrope québécois ».

« Tous les gens qui l’ont côtoyé vont dire que c’était un homme généreux et qui pensait aux autres », dit-il.

L’homme d’affaires souligne les nombreux dons que son partenaire a faits aux bonnes causes qui touchent la communauté italienne, comme l’hôpital Santa Cabrini et les centres communautaires italiens.

Commission Charbonneau

Giuseppe Borsellino a aussi suscité son lot de controverses, comme en 2013, quand la commission Charbonneau s’est intéressée à Petra. Selon le témoignage de Joseph Farinacci, ex-directeur des stratégies et transactions immobilières de Montréal, l’ancien président du comité exécutif Frank Zampino est intervenu en faveur d’un consortium dont l’entreprise faisait partie pour l’achat d’un terrain de la Ville, en 2006.

Pour acquérir le site Marc-Aurèle-Fortin, un comité de sélection avait choisi la compagnie Iberville, qui comptait payer 1,5 million pour les terrains. Ils ont tout de même abouti entre les mains de Petra St-Luc, qui offrait pourtant seulement un million. Selon le rapport de la commission Chabonneau, Frank Zampino avait dit au fonctionnaire Farinacci que « c’était au tour de Petra de gagner ».

L’affaire avait attiré l’attention de la défunte Escouade de protection de l’intégrité municipale (EPIM), puis de l’Unité permanente anticorruption (UPAC), dans le cadre de son enquête avortée Contour.