Selon le Fonds monétaire international (FMI), le PIB de la plus grosse économie d’Amérique du Sud pourrait reculer de 5,3 % en 2020.

Brésil

Et ce, après cinq ans de croissance presque nulle en comptant la longue récession de 2015 et 2016. Pour atténuer cet autre choc socio-économique, le gouvernement du Brésil a obtenu du Parlement la suspension de son plan de redressement budgétaire pour enclencher une série de mesures d’aide budgétaire et d’assistance sociale aux citoyens et aux familles les plus affectés par la crise. Brasília a rehaussé les budgets des services de santé et des services sociaux de première nécessité, bonifié les prestations aux travailleurs à bas salaire et aux retraités, et rehaussé le soutien financier aux nouveaux emprunts à court terme contractés par les entreprises pour soutenir leur masse salariale pendant la crise. Les fonds publics mobilisés jusqu’à maintenant sont estimés à 6,5 % du PIB de l’économie brésilienne. Entre-temps, la Banque centrale du Brésil a aussi réduit le taux d’intérêt directeur à un bas historique de 3,75 %.

Chine

Selon le FMI, la croissance du PIB de l’économie chinoise – la première frappée par le Grand Confinement – pourrait s’affaisser à 1,2 % en 2020, après cinq années de croissance moyenne de 6,6 % par an. Depuis deux mois, Pékin a mis en place une série de mesures d’aide financière et d’allègement fiscal aux ménages et aux entreprises, tout en favorisant les secteurs des produits de la santé et de première nécessité, ainsi que la production agroalimentaire. Le gouvernement chinois a aussi rehaussé les budgets destinés aux moyens de lutte contre la contagion, ainsi que les services médicaux d’urgence à l’échelle nationale. Jusqu’à maintenant, le coût des mesures annoncées est estimé à 2600 milliards de RMB, soit l’équivalent de 2,5 % du PIB de l’économie chinoise.

Corée du Sud

Selon le FMI, le PIB de l’économie sud-coréenne pourrait reculer de 1,2 % en 2020, ce qui serait inédit pour ce « tigre asiatique » habitué à une croissance annuelle moyenne de 3 % depuis cinq ans. La première série de mesures enclenchées par le gouvernement sud-coréen, évaluées à 16 000 milliards de wons (environ 18,4 milliards CAN) ou 0,8 % du PIB, comprend surtout des fonds additionnels pour les services de santé. Elle contient aussi des fonds de première nécessité pour les ménages les plus affectés par le confinement économique, du financement subventionné pour les PME, ainsi que des réductions de taxes aux consommateurs et aux PME. Une deuxième série de mesures d’aide socio-économique, estimées celles-ci à 13 000 milliards de wons ou 0,6 % du PIB, est en préparation à Séoul.

Inde

Selon le FMI, la croissance du PIB de l’économie indienne – cinquième au monde selon la parité du pouvoir d’achat – pourrait s’affaisser à 1,9 % en 2020, après cinq années de croissance moyenne de 6,7 % par an. Depuis la fin mars, le gouvernement indien a enclenché des mesures additionnelles d’aide financière et d’aide sociale d’urgence aux ménages les plus affectés par les baisses de revenus de travail dues au confinement. La rémunération et les avantages sociaux des travailleurs de la santé ont aussi été bonifiés. Ces mesures se sont ajoutées en avril à celles mises en place précédemment, et qui visaient d’abord la bonification rapide des budgets des services de santé ainsi que des reports de versements fiscaux pour les entreprises dans les secteurs essentiels. Jusqu’à maintenant, les fonds publics mobilisés pour ces mesures sont estimés à l’équivalent de 0,8 % du PIB de l’économie indienne.

Japon

Selon le FMI, le PIB de l’économie japonaise – troisième au monde selon la parité du pouvoir d’achat – pourrait reculer de 5,2 % en 2020, après cinq ans de croissance moyenne de 0,9 % par an. Pour atténuer ce choc, le gouvernement du Japon a déclenché au début d’avril un « Plan d’urgence économique » estimé à 108,200 milliards de yens, soit 20 % du PIB. Ce plan comprend surtout des aides financières directes et des reports fiscaux pour les ménages et les entreprises affectés, ainsi que des garanties de nouveaux prêts sans intérêt obtenus auprès des institutions financières des secteurs privé et public.

Mexique

Le PIB de l’économie mexicaine pourrait basculer de 6,6 % en 2020, selon le FMI, alors qu’elle traînait déjà la patte parmi les pays émergents avec sa croissance moyenne de 2 % depuis cinq ans. Depuis le début d’avril, Mexico a enclenché des mesures visant d’abord à renforcer les ressources budgétaires, matérielles et administratives pour soutenir les services de santé. Un nouveau « Fonds d’urgence médicale » a été doté d’un budget de 180 milliards de pesos (environ 10,5 milliards CAN), soit l’équivalent de 0,7 % du PIB du Mexique. Quant aux mesures socio-économiques, elles comprennent un fonds d’aide aux nouveaux emprunts des PME à hauteur de 25 milliards de pesos (environ 1,4 milliard CAN). Entre-temps, la Banque centrale du Mexique a abaissé son taux d’intérêt directeur de 50 points de base à 6,5 %.

Royaume-Uni

Le PIB de l’économie britannique pourrait se contracter de 6,5 % en 2020. Les tensions socio-économiques héritées des récentes années de faible croissance et d’incertitude liées au Brexit risquent ainsi de se maintenir. Londres a mobilisé près de 40 milliards de livres sterling (environ 69,5 milliards CAN) en fonds publics pour soutenir une série de mesures budgétaires et fiscales. Près de 13 milliards de livres sont allés en renfort budgétaire du Service national de santé (NHS), des services publics d’aide sociale aux démunis et des organisations caritatives de services sociaux. Londres a mobilisé 27 milliards de livres pour des emprunts subventionnés à court terme destinés aux entreprises et aux employés en perte de revenu, des reports de versements fiscaux et des compensations salariales jusqu’à hauteur de 80 % pour les travailleurs indépendants et les salariés mis à pied temporairement. Pour sa part, la Banque d’Angleterre a retranché 65 points de base à son taux d’intérêt directeur, rendu presque nul à 0,1 %.