Bombardier Transport laisse entendre en cour que Metrolinx veut faire annuler le contrat pour éviter d'engloutir des fonds publics dans l'achat de coûteuses voitures SLR (système léger sur rail) dont elle n'a plus besoin en aussi grand nombre.
L'audience sur la requête en injonction déposée par la multinationale pour empêcher l'agence torontoise de rompre le contrat de 770 millions a commencé hier.
Metrolinx demande l'annulation du contrat pour cause de retards chroniques et de mauvaise exécution.
Pour le constructeur de matériel roulant, il s'agit là d'un prétexte.
Signé en 2010, le contrat prévoit la livraison de 182 véhicules pour quatre lignes SLR. Or, la ligne de Scarborough a été annulée en 2013. D'après le procureur de Bombardier, tel que rapporté par la presse torontoise, cette décision signifie que 48 voitures SLR ne sont plus nécessaires. De plus, 40 voitures doivent servir à rouler sur les lignes Finch et Sheppard. La première a été retardée en 2021 et la seconde en 2026.
Pour l'avocat de Bombardier, John Callaghan, le calendrier de livraison original n'a donc plus aucune pertinence et, d'ailleurs, les parties se sont entendues sur des livraisons plus espacées dans le temps, une affirmation démentie par Metrolinx.
Selon lui, l'agence s'inquiète surtout de la réaction du public si elle paie pour des voitures SLR dont elle n'a plus autant besoin.
METROLINX RÉPLIQUE
De son côté, l'avocat de Metrolinx, Chris Paliare, dit que la seule histoire qui compte c'est l'incapacité chronique de Bombardier à livrer des véhicules fonctionnels dans les délais prévus.
Le constructeur devait livrer les deux premiers exemplaires en avril et mai 2015, ce qui n'a pas encore été fait deux ans plus tard, a-t-il soutenu, rapporte le Toronto Star. La date de livraison des deux véhicules-pilotes a été reportée à 30 reprises, a souligné le procureur.
Les hostilités entre les deux parties ont commencé en octobre dernier quand Metrolinx a signifié un avis d'intention d'annuler le contrat.
- d'après Toronto Star et Globe and Mail