Le prochain sommet de l'Union européenne, qui devrait notamment être consacré aux moyens de régler la crise de la dette dans la zone euro, se tiendra probablement le 3 février à Bruxelles, a indiqué vendredi à l'AFP une source européenne.

«Le 3 février est la date probable», a dit ce responsable. Toutefois, des consultations sont encore en cours avec les différents gouvernements concernés pour savoir si cette date peut être définitivement arrêtée.

Le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, a annoncé la tenue de ce sommet jeudi mais en indiquant qu'il aurait lieu «fin janvier ou début février» et qu'il rassemblerait les 27 membres de l'UE.

En insistant sur une réunion des Vingt-Sept, et non seulement des pays de la zone euro comme le souhaitait notamment Paris, M. Van Rompuy s'efforce de maintenir la cohésion du bloc et d'éviter que le fossé se creuse entre les 17 États de l'Union monétaire et les 10 autres pays de l'UE qui n'utilisant pas la monnaie commune.

«Van Rompuy cherche à montrer son autorité, ce ne sont pas les Français qui convoquent les sommets», dit un diplomate.

Sur le fond, l'objectif «est de ne pas claquer la porte aux nez des Britanniques, il faut leur jeter un pont», dit-il, en soulignant que la France était ravie de voir la Grande-Bretagne s'isoler comme elle l'a fait lors du dernier sommet.

«Les Français se sont servis» des exigences de David Cameron sur la défense des intérêts de la City de Londres lors du sommet «comme d'un parfait alibi pour se débarrasser des Britanniques», dit un responsable européen sous couvert de l'anonymat, car fondamentalement «dans la tradition française le Royaume-Uni n'a jamais vraiment appartenu à l'Union européenne».

Autre illustration des tentatives en cours pour recoller les morceaux avec le Royaume-Uni: Londres a finalement obtenu de pouvoir assister à partir de mardi aux réunions techniques à Bruxelles entre les pays européens qui souhaitent conclure entre eux un nouveau «pacte budgétaire» afin de renforcer la discipline budgétaire.

Et ce alors que la Grande-Bretagne a refusé de participer à l'accord lors du dernier sommet européen et refusé aussi que le traité de l'UE soit modifié dans ce but.

Londres n'y aura toutefois qu'un rôle «d'observateur», a précisé vendredi un diplomate européen.

«Le fait qu'ils veuillent assister à ces réunions montre que le gouvernement britannique est aussi en train de se rendre compte qu'il n'a pas forcément pris la meilleure des décisions» en s'isolant au sein de l'UE lors du dernier sommet, commente un autre diplomate.

Le sommet de début février, si la date est confirmée, sera «informel», c'est-à-dire qu'il n'est pas censé prendre de décisions.

A son ordre du jour, «un des points les plus importants est le pacte d'union de stabilité budgétaire et le traité intergouvernemental» sur lesquels les dirigeants des 27, à l'exception de la Grande-Bretagne, se sont mis d'accord la semaine passée sur le principe, a souligné M. Van Rompuy.

Le projet de traité intergouvernemental, rédigé par des juristes, a été transmis vendredi aux différents gouvernements européens, qui vont à présent le discuter avec l'objectif de boucler les travaux «fin janvier en vue d'une signature fin mars», a indiqué un diplomate européen sous couvert de l'anonymat.

Il stipule en particulier que les règles d'or contraignantes sur le retour à l'équilibre budgétaire, avec un mécanisme de correction automatique en cas de dérapage, devront être inscrites dans les constitutions nationales ou dans des textes équivalents.

Le texte doit être finalisé fin janvier et devrait entrer en vigueur à partir du moment où neuf États l'auront ratifié. Ce seuil correspond à la majorité des 17 États de la zone euro.