Le plus important feuilleton judiciaire de l'histoire du Canada, l'affaire Castor Holding, vient de se conclure par la responsabilité de la firme de vérificateurs comptables Coopers & Lybrand.

La juge Marie St-Pierre vient de rendre trois jugements totalisant 1020 pages. Le principal jugement, de 782 pages, porte sur la poursuite d'une des victimes de cette fraude, qui excède globalement le milliard de dollars. Les investisseurs demandaient que le vérificateur des états financiers de Castor Holdings, Coopers & Lybrand, soit tenu responsable des pertes subies.

Hier, la juge a essentiellement donné raison à l'un des poursuivants dans la cause type, soit la succession de Peter N. Widdrington. Elle estime que les états financiers de Castor de 1989, 1990 et 1991 étaient trompeurs et que la firme comptable externe a failli à ses devoirs de vérification.

Selon la juge, Coopers & Lybrand n'a pas rempli les services professionnels attendus dans cette affaire, en plus d'émettre diverses autres opinions fautives en lien avec la situation financière de Castor.

Elle condamne l'entreprise à payer 2,7 millions aux plaignants dans cette cause type, plus les intérêts. Cette cause devrait faire jurisprudence pour les autres poursuivants, mais on ne sait pas si la firme comptable portera l'affaire en appel.

Coopers & Lybrand n'est plus opérante aujourd'hui, bien que l'entité légale existe toujours. En 1998, une fusion a eu lieu entre certains éléments de Coopers & Lybrand et de Price Waterhouse pour former le cabinet PricewaterhouseCoopers.