Les frais de scolarité augmenteront à nouveau dès 2012 dans les universités. L'ampleur de ces hausses sera déterminée lors d'un forum spécial prévu à l'automne.

Lors de la présentation du budget cet après-midi, le ministre des Finances, Raymond Bachand, a déclaré que les étudiants paient actuellement 13% de leur facture de formation à l'université, alors que dans d'autres provinces, cette contribution s'élève à 23%. «Le Québec est la province qui finance le plus ses universités. Il faut que les étudiants fassent plus leur juste part », a dit M. Bachand.

Déjà, les frais de scolarité avaient été dégelés en 2007 et augmentaient depuis de 100$ par année. Un étudiant à temps plein à l'université paie actuellement 1968$ par année. En 2012, quand les frais seront à nouveau augmentés, les étudiants en seront rendus à payer 2168$ par année pour s'instruire.

La ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, rencontrera les universités et les étudiants lors d'un forum dès l'automne afin de discuter des modalités des hausses des frais de scolarité.

Le nouveau budget annonce aussi que le rôle des commissions scolaires sera revu. «On veut réunir les acteurs du réseau de l'éducation pour discuter du rôle de chacun. On veut voir comment on peut s'adapter encore mieux aux réalités actuelles», a dit la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne.

Hausses insuffisantes

L'augmentation des dépenses en éducation a été chiffrée à 2,2% par année par le gouvernement Charest. «C'est insuffisant, a déclaré la chef de l'opposition officielle, Pauline Marois. Comment les dépenses en éducation peuvent-elles être plus basses que celle des dépenses globales (2,9%)? »

La ministre Courchesne assure que la hausse de 2,2% couvrira tous les frais de fonctionnement ainsi que les salaires du réseau de l'éducation, pour lesquels le budget prévoit une hausse de 0,5%. Mme Courchesne reconnaît toutefois que cette année, les frais de fonctionnement ne sont pas indexés.

Réactions mitigéesLa présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec, Josée Bouchard, déplore que le nouveau budget entraîne des compressions dans le milieu de l'éducation. En effet, tout comme il l'avait fait pour la fonction publique, le gouvernement ne remplacera désormais qu'un poste administratif sur deux en éducation.

«Si on ajoute à ça le fait que la ministre n'indexe pas les frais de fonctionnement, on estime que les compressions sont de 25 millions », dit Mme Bouchard. Cette dernière qualifie aussi d'«aberrant » le fait que le gouvernement souhaite revoir le mandat des commissions scolaires.

La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), s'est dite heureuse que le gouvernement tienne un forum sur l'éducation en septembre. «Mais on est déçu qu'il prenne d'avance position en annonçant une hausse des frais de scolarité. On maintient que le gel serait préférable », dit le président de la FEUQ, Jean Grégoire.