Pour qu'il y ait du développement durable, les entreprises doivent mettre la main à la pâte.

Pas toujours évident, surtout lorsque cela signifie pour les entrepreneurs de dépenser pour le mieux-être collectif! Dans l'arrondissement de Saint-Laurent, où l'on compte plus de travailleurs (110 000) que de résidants (86 000), l'enjeu est pourtant crucial.

Dans son Plan de foresterie urbaine, l'arrondissement de Saint-Laurent remarque que seulement 17% des arbres présents sur son territoire se retrouvent dans les zones industrielles.

En fait, sur tout le territoire de l'île, c'est dans l'arrondissement de Saint-Laurent, deuxième pôle d'emplois en importance dans la région métropolitaine après le centre-ville, qu'on retrouve le plus grand nombre d'îlots de chaleur (voir encadré).

«L'économie a un rôle important à jouer dans le développement durable, et nous croyons qu'en sensibilisant les gens d'affaires et en les invitant à faire des gestes sur une base volontaire, nous arriverons à des résultats intéressants», affirme Daniel Dicaire, directeur général de Développement économique Saint-Laurent.

Pour encourager les entreprises du secteur industriel à participer à l'effort collectif de plantation d'arbres, l'arrondissement s'est associé au Conseil régional de l'environnement (CRE) de Montréal.

«Le CRE offre même un service de plantation clés en main aux entreprises», précise M. Dicaire. Jusqu'à maintenant, plus de 400 arbres ont été plantés sur des terrains industriels privés de l'arrondissement de Saint-Laurent.

Les gens d'affaires participent à la vie communautaire de l'arrondissement et d'ailleurs, ils en tirent des bénéfices. Par exemple, grâce à la plantation d'arbres sur leur terrain, ils créent des zones d'ombre sur leur édifice et économisent ainsi en climatisation.

La réglementation du stationnement a également été modifiée dans l'arrondissement afin de réduire la superficie d'espace asphalté. En vigueur dès la fin de l'automne, la nouvelle politique permettra aux propriétaires d'entreprise de construire leurs espaces de stationnement de façon graduelle, en fonction de leurs besoins.

Les entrepreneurs pourront donc laisser de la verdure dans les espaces de stationnement non nécessaires. La largeur des cases a également été réduite, ce qui réduira de 5,5% la surface destinée au stationnement.

De bons incitatifs pour les nouvelles constructions

Si les entrepreneurs doivent participer à l'effort collectif de développement durable, ils peuvent toutefois profiter de différents programmes incitatifs pour les amener à faire des choix plus verts.

Le programme Réussir à Montréal (PR@M), destiné aux entrepreneurs qui construisent, convertissent ou agrandissent leur immeuble industriel, en est un bon exemple.

«Le programme donne des remboursements de taxes et les entrepreneurs qui construisent des bâtiments conformes aux principes de développement durable et qui obtiennent la certification LEED ont droit à des remboursements plus généreux», indique Daniel Dicaire.

Plus précisément, la subvention de base correspond à 100% de l'augmentation de la taxe foncière générale pour les trois premières années, puis 80% pour la quatrième année et 60% pour la cinquième année. Lorsque le bâtiment est certifié LEED, la subvention atteint 100% de l'augmentation de la taxe foncière générale pour cinq ans.

«Ça fait une bonne différence. Ça vaut vraiment la peine», indique Dario Montoni, président du groupe Montoni qui est en train de construire un parc industriel LEED de six bâtiments dans l'arrondissement de Saint-Laurent.

Actuellement, 15 projets industriels dans Saint-Laurent bénéficient du programme PR@M, dont trois qui visent la certification LEED.

 

Qu'est-ce qu'un îlot de chaleur?

Un îlot de chaleur urbain, c'est lorsqu'on remarque que dans un même quartier, un secteur industriel pauvre en verdure affiche une température plus élevée sur le thermomètre qu'un secteur voisin qui bénéficie d'une végétation plus abondante. Les variations de température peuvent atteindre une dizaine de degrés. Les îlots de chaleur ont des conséquences néfastes sur la qualité de l'air et la santé de population. La meilleure façon de lutter contre les îlots de chaleur est d'adopter des mesures de verdissement des terrains et des bâtiments.