(Paris) Un « condensé » du patrimoine culturel de l’humanité, gravé sur des disques, sera déposé d’ici quelques années sur la Lune par l’une des missions Artémis de la NASA, pour « transmettre un message intelligible aux générations futures », voire d’éventuelles civilisations extra-terrestres.  

Le projet « Sanctuary of the Moon », lancé cette semaine en partenariat avec l’UNESCO et la NASA, s’inspire du disque d’or embarqué en 1977 sur les sondes spatiales Voyager, une « bouteille à la mer cosmique » présentant la vie sur Terre sous forme d’images et de sons.

« Nous voulons parler aux humains du futur, peut-être même à une civilisation extraterrestre, pour leur dire qui on est, ce qu’on sait et ce qu’on fait », explique à l’AFP Benoît Faiveley, un ingénieur français à l’origine du projet mené par une dizaine de scientifiques et artistes.

Une capsule d’une masse de 1,4 kilogramme sera déposée sur la surface lunaire par une sonde spatiale automatisée de la NASA, « a priori en 2027 », a-t-il précisé.

Elle contiendra 24 disques de saphir d’un diamètre de 10 centimètres, gravés en micropixels — entre 3,4 et 7 milliards par disque — dont certains sont en cours de fabrication au Commissariat à l’énergie atomique (CEA).

Les données, stockées en analogique, tenteront de dresser un « portrait bigarré de notre espèce », avec une sélection des connaissances en sciences, mathématiques, paléontologie, art… Ainsi qu’un codage du génome humain qui donne « notre recette biologique ». Le tout raconté en textes, images et diagrammes, sous forme de mosaïque à plusieurs niveaux de lecture.

« L’idée est que l’information traverse le temps, avec un stockage pérenne, en se mettant dans la peau d’un archéologue du futur », dit Jean-Philippe Uzan, astrophysicien au CNRS, l’un des initiateurs du projet.

Et contrairement à la Terre, la Lune est un « site pérenne » car elle possède une surface résistante aux inondations, tremblements de terres, loin de toute « détérioration humaine », ajoute le scientifique.

Les contenus de « Sanctuary of the Moon » ont aussi vocation à être exploités sur Terre dans le cadre d’expositions, conférences et documentaires.