(Montréal) Une équipe de chercheurs montréalais essaie de percer les mystères du vieillissement musculaire, dans le cadre d’un projet qui pourrait un jour mener à des interventions thérapeutiques plus efficaces.

« On essaie de comprendre chez l’homme quels sont les mécanismes qui sont associés aux pertes de masse et de force musculaire », a résumé un des responsables du projet, le professeur Gilles Gouspillou du département des sciences de l’activité physique de l’Université du Québec à Montréal.

Des chercheurs des universités McGill et de Montréal participent également au projet.

Ils essaient notamment de déterminer si le vieillissement musculaire est tout d’abord attribuable à une dysfonction des mitochondries (des structures qu’on décrit parfois comme étant les génératrices des cellules) ou à une altération de l’intégrité des jonctions neuromusculaires, c’est-à-dire la connexion entre les motoneurones et les muscles.

« C’est très établi chez l’animal, mais il y a peu d’études chez l’homme, notamment parce que c’est très difficile d’accéder aux jonctions neuromusculaires, a expliqué le professeur Gouspillou. Ce n’est pas quelque chose de facile à faire. »

Les chercheurs, précise-t-il, essaieront de déterminer si l’activité physique confère une protection face à ces deux causes potentielles du vieillissement musculaire.

« On sait que l’activité physique est l’un des moyens les plus efficaces pour freiner les dysfonctions musculaires qui se développent avec le vieillissement, mais les mécanismes par lesquels l’activité physique exerce ses effets bénéfiques sont encore peu connus », a dit le professeur Gouspillou.

L’idée du projet est donc d’identifier ce qui se détraque en premier, a précisé le chercheur, pour essayer de guider les stratégies thérapeutiques futures, par exemple en évitant de préserver de la masse musculaire qui n’est plus fonctionnelle.

Il est « vraiment fondamental » de mieux comprendre comment le vieillissement musculaire se passe chez l’homme, a-t-il dit.

Les muscles squelettiques peuvent représenter jusqu’à la moitié de la masse corporelle d’un individu de poids normal, ce qui en fait le type de tissu le plus important de tout l’organisme. Des muscles en santé ont été associés à de multiples bienfaits pour la santé, tandis que des muscles défaillants peuvent être à l’origine de nombreux problèmes allant d’une simple faiblesse à une résistance à l’insuline.

Les chercheurs ont jusqu’à présent recruté environ 140 des 180 participants sur qui ils souhaitent compter. Ils recherchent des hommes non-fumeurs, qui ne souffrent pas de maladies chroniques non contrôlées et qui ne consomment pas plus de deux verres d’alcool par jour.

Les participants inactifs qui désirent se remettre en forme se verront proposer un programme d’entraînement d’une durée de trois mois.

Tous les participants devront effectuer trois visites de deux heures sur place, dont l’une pendant laquelle on procédera à une biopsie de leurs muscles.