Quelques milligrammes de toute l’actualité scientifique de la semaine.

Milieux humides : des pertes moins élevées

Selon une étude réalisée par des chercheurs des universités Stanford (Californie), Cornell (État de New York) et McGill (Montréal), la superficie des zones humides qui ont été perdues depuis l’an 1700 « a probablement été surestimée ». L’étude, qui a été publiée dans la revue Nature, conclut que l’étendue des milieux humides a diminué de 21 à 35 % depuis un peu plus de 300 ans à l’échelle planétaire. Une estimation nettement inférieure au recul de 60 à 87 % avancé dans d’autres études. Dans le cadre de leurs travaux, les chercheurs ont cumulé des données provenant de 154 pays. Ils précisent qu’au moins 3,4 millions de km2 de milieux humides ont disparu depuis 1700. Environ 40 % de ces pertes sont survenues dans cinq pays : les États-Unis, la Chine, l’Inde, la Russie et l’Indonésie. Le Canada aurait perdu 3,8 % de ses milieux humides, particulièrement dans le sud du pays. Un bémol cependant : l’étude n’a pas tenu compte des pertes occasionnées par les activités minières et l’extraction des combustibles fossiles.

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Comment la sécheresse dans l’Ouest américain a-t-elle pu dégrader la qualité de l’air ?

PHOTO BRIDGET BENNET, ARCHIVES REUTERS

Le réservoir du lac Mead au Nevada, plus gros réservoir d’eau aux États-Unis, est en train de s’assécher.

La réponse est simple quand on y pense. La sécheresse qui sévit dans l’ouest des États-Unis depuis plusieurs années a entraîné une baisse significative du niveau des réservoirs d’eau… nécessaires à la production d’hydroélectricité. Pour combler l’écart, des installations produisant de l’électricité à partir de charbon ont augmenté leur production. Conséquence ? Cette production a fait grimper le niveau de particules fines dans l’atmosphère avec une hausse de 8 % des émissions de dioxyde de soufre et de 6 % d’oxyde d’azote. L’étude qui n’avait pas encore été révisée par des pairs a été publiée sur le site Earth ArXiv.

Le chiffre

PHOTO KAMIL ZIHNIOGLU, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Des Parisiens se rafraîchissent au bord du canal de l’Ourcq alors que la canicule frappe la capitale française, en août 2020.

40 %

Doubler le couvert forestier dans les villes européennes pourrait réduire de jusqu’à 40 % les morts liées aux vagues de chaleur. C’est le constat d’une étude menée par des chercheurs du Barcelona Institute for Global Health, basée sur des données dans 93 villes européennes. Ces villes présentent un couvert forestier moyen de 15 %. En le faisant passer à 30 % d’ici 2030, ce sont des milliers de morts dues à la chaleur qui pourraient être évitées, estiment les auteurs de l’étude parue dans la revue The Lancet.

15 millions

PHOTO STEPHAN HARRISON, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Les lacs glaciaires, comme celui-ci en Pantagonie chilienne, se forment lors de la fonte de glaciers provoquée par le réchauffement planétaire.

C’est le nombre de personnes menacées par des inondations provoquées par des lacs glaciaires, selon une étude parue dans Nature Communications. Ces lacs se forment lors de la fonte de glaciers, et avec le réchauffement planétaire, leur nombre a augmenté de 50 % en 30 ans sur la planète. Selon l’étude, 90 millions de personnes dans 30 pays vivent dans une telle zone et 15 millions d’entre elles vivent à moins de 1 km d’une voie qui pourrait être inondée. Les pays les plus à risque sont l’Inde, le Pakistan, la Chine et le Pérou. Selon des études récentes, la moitié des 215 000 glaciers sur Terre et un quart de leur masse vont fondre d’ici la fin du siècle, et ce, même si le réchauffement climatique est limité à 1,5 °C, un scénario de plus en plus improbable.

L’industrie automobile atteindra-t-elle les cibles climatiques ?

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

L’électrification des transports ne constitue pas à elle seule la solution pour atteindre la carboneutralité.

La réponse est non, du moins selon une étude qui a été commandée par deux constructeurs de véhicules électriques, Polestar et Rivian. Les résultats indiquent que l’industrie pourrait atteindre seulement 25 % des cibles climatiques, ce qui mettrait sérieusement en péril l’objectif de limiter à 1,5 °C le réchauffement planétaire d’ici 2050. Le rapport signale que l’électrification des transports ne constitue pas à elle seule la solution pour atteindre la carboneutralité. Il faudra entre autres investir dans les sources d’approvisionnement en électricité afin que celles-ci reposent sur des sources d’énergies renouvelables.