Quelques milligrammes de toute l’actualité scientifique de la semaine.

L’Europe se réchauffe plus rapidement

Le continent européen est celui qui se réchauffe le plus rapidement, avec une hausse des températures plus de deux fois supérieure à la moyenne planétaire au cours des 30 dernières années. Selon un rapport préparé par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le service européen sur les changements climatiques Copernicus, l’Europe a connu réchauffement de 0,5 ℃ entre 1991 et 2021. « Il s’agit du réchauffement le plus rapide des six régions définies par l’OMM », a souligné le patron de l’agence, Petteri Taalas, à l’Agence France-Presse. Bien que l’Arctique se réchauffe encore plus rapidement que l’Europe, il n’est pas considéré comme une région à part entière par l’OMM.

Quiz

IMAGE TIRÉE DU SITE DE CLIMATE SHIFT INDEX

La carte Climate Shift Index

Est-il possible de connaître en temps réel les effets des changements climatiques dans plusieurs régions du monde ?

La réponse est oui, du moins en partie. Le groupe de recherche Climate Central vient de lancer un nouvel outil en ligne permettant de déterminer si la hausse des températures est attribuable aux changements climatiques à un endroit précis du globe à une date sélectionnée. La carte intitulée Climate Shift Index montre qu’en plusieurs endroits du monde, les effets du réchauffement planétaire sont déjà très concrets.

Consultez la carte Climate Shift Index

Le chiffre

PHOTO AMANDA PEROBELLI, ARCHIVES REUTERS

Des broussailles ont pris feu à Pocone, au Brésil.

5 %

Entre 1992 et 2013, la croissance du produit intérieur brut (PIB) des pays tropicaux a été réduite de 5 % en raison d’épisodes de chaleur extrême provoqués par les changements climatiques. Pour les pays nordiques, comme le Canada et la Finlande, la croissance du PIB a ralenti de seulement 1 % pendant cette même période, conclut une étude parue dans Science Advances. Une preuve supplémentaire que les pays qui ont historiquement le moins contribué aux émissions de gaz à effet de serre (GES) en subissent les impacts les plus importants.

Congo : des « bombes » de carbone à la croisée des chemins

PHOTO STRINGER, REUTERS

Un couple en vélo au Congo

La plus importante superficie de tourbières dans les pays tropicaux se trouve à la frontière de la République du Congo et de la République démocratique du Congo. Celle-ci pourrait bientôt relâcher d’immenses quantités de CO2 dans l’atmosphère. Selon une équipe de chercheurs internationaux, c’est l’équivalent de trois années d’émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) qui pourrait être relâché par ces tourbières dans les prochaines décennies.

Selon leur étude parue dans la revue Nature, les tourbières au Congo approchent d’un « point de bascule » puisque le réchauffement planétaire touche particulièrement cette région, avec d’importantes sécheresses ces dernières années. Les auteurs appellent à une réduction importante des GES à l’échelle mondiale pour éviter de se retrouver dans un cercle vicieux où le réchauffement entraîne une hausse des GES, qui occasionne à son tour une hausse encore plus élevée des températures et des épisodes météo extrêmes, comme les sécheresses.

Puces et GES

PHOTO FLORENCE LO, ARCHIVES REUTERS

C’est à Taiwan qu’on produit 90 % des puces les plus complexes qui entrent dans la fabrication de nombreux produits électroniques.

Une étude récente menée par des chercheurs du Royal Melbourne Insitute of Technology, en Australie, a établi que les émissions de gaz à effet de serre (GES) des fabricants de circuits informatiques de Taiwan ont grimpé en moyenne de 7,5 % par année entre 2015 et 2020. Rappelons que c’est à Taiwan qu’on produit 90 % des puces les plus complexes qui entrent dans la fabrication de nombreux produits électroniques, dont les téléphones cellulaires. Or, la demande pour ces produits est exponentielle depuis plusieurs années. Pendant cette période, la consommation d’électricité a augmenté de 9 % par année chez ces mêmes fabricants, pour répondre à la demande des consommateurs partout sur la planète. L’étude signale que le volume de production à la hausse n’est pas la seule cause de l’augmentation des GES. La fabrication de puces de plus en plus complexes exige aussi une consommation d’énergie accrue.