Le vieillissement de la population est déjà commencé au Québec. Si rien ne change, ce sont 3000 nouvelles places d’hébergement que la province devrait ajouter chaque année d’ici 2050, selon le professeur à la faculté des sciences infirmières de l’Université Laval Philippe Voyer. « On est présentement loin du compte », dit-il.

Ajout net de 184 places en un an

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De fait, dans la dernière année, quatre nouvelles maisons des aînés ont ouvert dans la province. Mais un CHSLD a fermé à Laval et deux autres ont transféré leurs patients dans ces nouvelles maisons des aînés. Si bien que seulement 184 nouvelles places se sont ajoutées au parc d’hébergement de longue durée, confirme le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

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« Difficultés croissantes » en vue

Dans un rapport publié en 2021, le Protecteur du citoyen notait déjà qu’« alors que le nombre de personnes âgées de 75 ans et plus a augmenté de 24 % entre 2011 et 2019, le nombre total de places d’hébergement public offertes n’a augmenté que de 6 % ». Il entrevoyait « des difficultés croissantes d’accès à l’hébergement dans les années à venir ».

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Impact majeur sur les hôpitaux

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le manque de place en CHSLD contribue à l’engorgement des hôpitaux.

L’une des conséquences du manque de place dans le réseau d’hébergement public est que de nombreuses personnes âgées demeurent plus longtemps que souhaité à l’hôpital. Ces aînés en fin de soins actifs peuvent occuper pendant des jours des lits d’hôpitaux en attendant d’obtenir une place. Le 15 septembre, La Presse révélait que près d’un patient sur quatre hospitalisé dans l’ouest de Montréal était en attente d’hébergement en CHSLD, en santé mentale ou en réadaptation.

Lisez « Un patient hospitalisé sur quatre n’a plus besoin de soins »

Pas une seule solution

La ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger, martèle qu’on « ne peut pas mettre tout notre argent vers les CHSLD » pour soutenir le vieillissement de la population au Québec. Mme Bélanger prévoit verser éventuellement des allocations directes aux aînés pour pouvoir acheter des services de façon autonome. Elle veut aussi « revoir le modèle des ressources intermédiaires », soit des établissements qui accueillent des aînés en perte modérée d’autonomie. « Il faut bouger sur différents plans », dit la ministre.