Si la cigarette semble moins populaire dans la province, le vapotage est quant à lui en augmentation. C’est le portrait brossé par l’Étude québécoise sur le tabac et les produits de vapotage 2023 de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ).

Cigarette

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

C’est chez les gens âgés de 35 à 64 ans qu’on trouve la plus forte proportion de fumeurs.

Entre 2020 et 2023, la proportion de gens ayant fumé la cigarette a légèrement diminué, passant de 12 % à 11 %. Les hommes (12 %) sont légèrement plus nombreux que les femmes (10 %) à fumer la cigarette. On comptait 14 % d’hommes et 11 % de femmes chez les fumeurs en 2020. C’est par ailleurs chez les gens âgés de 35 à 64 ans qu’on trouve la plus forte proportion de fumeurs, soit 12,6 %. En revanche, les 15 à 17 ans (3,2 %) et les 65 ans et plus (8,1 %) sont ceux chez qui la cigarette est la moins populaire.

Vapotage

PHOTO DAVID PAUL MORRIS, ARCHIVES BLOOMBERG

Selon l’étude, une personne sur cinq âgée de 18 à 24 ans utilise une vapoteuse.

C’est le phénomène inverse du côté du vapotage. Alors que 4,1 % des Québécois vapotaient en 2020, cette proportion est passée à 7 % en 2023. Le vapotage est d’ailleurs nettement plus populaire chez les plus jeunes : on note en effet que plus d’une personne sur cinq âgée de 18 à 24 ans (22,1 %) utilise une vapoteuse. « Ça montre que le vapotage est beaucoup plus une porte d’entrée que de sortie face à la dépendance à la nicotine », constate Flory Doucas, codirectrice et porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac.

Usage quotidien

PHOTO MANON CRUZ, ARCHIVES REUTERS

Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à fumer quotidiennement, selon l’étude.

Parmi les répondants qui fument la cigarette, près de 70 % ont indiqué le faire de façon quotidienne. Chez les fumeurs de 65 ans et plus, pas moins de 90 % disent être des fumeurs quotidiens. Cette proportion est beaucoup plus faible chez les fumeurs plus jeunes – 29 % chez les 15 à 17 ans, et 27 % chez les 18 à 24 ans. Les femmes (74 %) sont aussi plus nombreuses que les hommes (66 %) à fumer quotidiennement. Chez les vapoteurs, la moitié (50 %) des répondants ont dit être des usagers quotidiens. Contrairement aux fumeurs, les hommes (53 %) sont plus nombreux que les femmes (46 %) à vapoter quotidiennement.

Dépendance

PHOTO MAXIM SHEMETOV, ARCHIVES REUTERS

Selon l’étude, 86 % des fumeurs quotidiens disent être assez ou très dépendants de la cigarette.

De façon générale, 86 % des fumeurs quotidiens disent être assez ou très dépendants de la cigarette. La proportion augmente d’ailleurs selon l’âge – 30 % des 18-24 ans se décrivent ainsi, contre 84 % des 65 ans et plus. Le constat est beaucoup moins fréquent chez les vapoteurs, alors que 37 % d’entre eux se disent assez ou très dépendants des produits de vapotage. Un peu plus de la moitié (51 %) des vapoteurs disent néanmoins vouloir arrêter. « Ça en dit beaucoup sur les gens qui se tournent vers le vapotage pour cesser de fumer. Une grande majorité se retrouve tout aussi dépendante », souligne Mme Doucas.

Bémol

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

La vente de produits de vapotage aromatisés est désormais interdite au Québec.

Il faut cependant noter que l’étude a été réalisée du 21 juillet au 23 novembre 2023, soit en grande partie avant l’interdiction par Québec de la vente de produits de vapotage aromatisés, le 31 octobre 2023. Il faudra donc sans doute attendre une future étude avant de conclure si la législation a réellement eu un effet sur le vapotage dans la province. N’empêche, on observait déjà une tendance à la hausse avant l’entrée en vigueur de la loi, fait valoir Mme Doucas. « Le statu quo n’allait pas donner de résultats. […] Le gouvernement se devait de réagir », indique-t-elle.