(Montréal) Afin de financer la recherche à travers le pays, la Société canadienne du cancer (SCC) a marqué le coup d’envoi de sa traditionnelle campagne de la jonquille.

Pour l’occasion, la chanteuse-compositrice-interprète Amélie Beyries a offert une prestation surprise mercredi après-midi à la mezzanine de la station de métro Place-des-Arts, à Montréal.

Mme Beyries, qui est l’ambassadrice du Québec pour la campagne de financement de la SCC, a déclaré en entrevue qu’elle se sentait prête, cette année, à partager son parcours. La chanteuse a eu un diagnostic de cancer du sein à 28 ans, ce qui a complètement bouleversé sa vie. « J’avais envie de promouvoir l’importance de soutenir la recherche », a-t-elle dit, ayant elle-même bénéficié d’un traitement de protocole de recherche.

Le cancer est la première cause de mortalité au Canada. Au Québec seulement, on estime qu’il y a eu 59 500 nouveaux cas de cancer en 2023 et malheureusement 22 500 décès.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

« On va tous être touchés d’une façon ou d’une autre malheureusement par cette maladie, et je pense que plus on est uni face à cette maladie, plus on va arriver à la vaincre », a déclaré Mme Beyries.

La recherche est vitale pour améliorer les traitements et les soins aux patients. Isabelle Girard, directrice des communications à la SCC, rappelle que la recherche porte ses fruits. « On a fait des progrès immenses dans les traitements pour le cancer au cours des 30 dernières années. Le taux de survie après un diagnostic de cancer s’est vraiment amélioré », souligne-t-elle.

Selon la SCC, les chances de survie des Canadiens aux prises avec un cancer (pour tous les cancers réunis) avoisinent maintenant les 63 %, alors qu’elles étaient de 55 % au début des années 1990. Il s’agit d’un bond considérable en comparaison avec les années 1940 où le taux de survie était d’à peine 25 %.

La campagne du Mois de la jonquille, qui se poursuit jusqu’à la fin avril, est essentielle pour le financement des projets de recherche, des services aux patients et des politiques de santé publique qui visent à améliorer la qualité de vie des personnes touchées par le cancer, a insisté Mme Girard.

« On mène aussi des activités de sensibilisation auprès des gouvernements pour militer pour de meilleures politiques publiques qui vont prévenir le cancer et améliorer les soins pour les personnes touchées par différents types de cancer », a-t-elle précisé.

L’objectif national de la Société canadienne du cancer pour ce printemps est d’amasser 12,8 millions. L’an dernier elle avait réussi à récolter 11,2 millions.

Le contenu en santé de La Presse Canadienne obtient du financement grâce à un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est l’unique responsable des choix éditoriaux.

Au Québec, la SCC finance notamment les travaux du Dr Guy Sauvageau, de l’Université de Montréal, qui est en train de développer un traitement non toxique pour des cancers dont les taux de survie sont faibles.

« Si ce projet est fructueux, le résultat pourrait changer et sauver des vies, en offrant une meilleure qualité de vie pour les personnes atteintes de cancers dont le taux de survie est faible, comme le cancer du poumon, du pancréas et du foie », a indiqué dans un communiqué le Dr Sauvageau.

D’autres recherches bénéficient des dons dans la province, entre autres celles de François Michel Boisvert, qui travaille sur une méthode de détection du cancer de la vessie grâce aux protéines dans l’urine qui sera beaucoup moins invasive.

Les sommes amassées permettent aussi l’émergence d’innovations. Par exemple, le Dr Bertrand Routy développe présentement une façon de rendre les médicaments d’immunothérapies plus efficaces en utilisant quelque chose de plutôt inusité : des greffes de microbiotes intestinaux.

Il s’agit essentiellement d’extraits de selles de patients donneurs volontaires sains. « Utilisé conjointement avec un traitement d’immunothérapie, ça aurait le potentiel de vraiment améliorer le traitement », a expliqué Mme Girard.

En plus de la recherche, les dons servent aussi à financer des programmes de soutien comme la ligne d’aide et d’informations gratuite et anonyme pour les personnes atteintes du cancer ou leur proche.

À Montréal, la maison Jacques-Cantin, qui permet aux patients habitants loin des grands centres hospitaliers d’être hébergés à faible coût le temps de leur traitement, reçoit aussi un financement important de la SCC.

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