Une centaine de professionnelles de la santé se sont rassemblées mardi matin devant le bureau du ministre de la Santé, Christian Dubé, au centre-ville de Montréal, dans l’espoir de faire accélérer la négociation entre le gouvernement et la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ).

« On ne lâchera pas », lance Isabelle Roy. L’infirmière clinicienne s’est rendue au bureau du ministre Dubé mardi aux côtés de ses collègues, afin d’encourager le ministre à régler la négociation le plus rapidement possible. Elle continue de croire en une convention collective « juste et équitable ».

Le syndicat, qui représente quelque 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques, a fait appel à un conciliateur le 19 décembre dernier dans l’espoir de dénouer l’impasse dans les négociations.

Près de trois mois plus tard, les négociations continuent d’avancer, mais il n’y a toujours pas d’entente sur la table. « Il y a beaucoup plus de rencontres qu’il y a quelques semaines », souligne la vice-présidente de la FIQ secteur sociopolitique, Françoise Ramel. Certains enjeux empêchent toutefois d’arriver à une entente. C’est le cas notamment du salaire, de la conciliation travail-famille et des conditions de travail, détaille Mme Ramel.

Des membres de la FIQ se sont rassemblés mardi devant le bureau du ministre Dubé pour exprimer leur « impatience » et leur « sentiment d’urgence ». « Ce sont encore les femmes qu’on laisse attendre. Nous rappelons au ministre Dubé que ce matin nous sommes toujours là et que c’est maintenant à notre tour de régler », a déclaré Mme Ramel.

Un ratio sécuritaire

Jennie Rhee, infirmière aux soins intensifs à l’Hôpital de Montréal pour enfants, espère que l’entente à venir avec le gouvernement leur permettra d’obtenir des ratios sécuritaires professionnelles en soins/patients. Lorsqu’elle a commencé à travailler comme infirmières dans les années 80, elle s’occupait en moyenne de trois patients. « Aujourd’hui, c’est facilement le double. En pédiatrie, avoir six patients, c’est beaucoup ».

L’infirmière Isabelle Roy abonde. « On a souvent des infirmières en centre hospitalier ou en CHSLD qui ont des ratios patients-infirmières trop élevés. Quand il y a deux patients qui ne vont pas bien, on doit faire des choix de priorité et ça amène évidemment des conséquences plus importantes pour les patients. »

Mme Rhee espère également obtenir une meilleure conciliation travail-famille. « Les infirmières sont fatiguées, elles ne sont plus capables. C’est difficile quand on arrive chez nous épuisée. Le lendemain on a une journée de congé, mais on est tellement fatigué qu’on ne fait absolument rien avec nos enfants », dit celle qui est également la présidente du syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du Centre universitaire de santé McGill (CUSM).