La Maison Gilles-Carle de Montréal, offrant un service de répit et de l’hébergement temporaire aux personnes en perte d’autonomie, suspend ses activités. L’organisme met en cause les difficultés à obtenir les subventions du gouvernement du Québec.

La Maison Gilles-Carle a suspendu ses services et ses activités le 30 avril 2023 puisque le propriétaire de l’immeuble, où elle était localisée, les a contraints à quitter les lieux.

« Si le propriétaire nous oblige à quitter les lieux, c’est qu’il considère que les engagements locatifs n’ont pas été toujours respectés. Certes, nous avons dû, à quelques reprises, retarder le paiement de notre loyer, même si celui-ci a toujours été effectué », a expliqué mercredi l’organisme sur sa page Facebook.

L’organisme met en cause les difficultés à obtenir les subventions en provenance du gouvernement du Québec. « Combien de fois, nous avons dû interpeller le CIUSSS et le gouvernement concernant les retards, les sommes non versées et les modalités de l’entente qui changeaient fréquemment et sans avertissement préalable », déclare-t-il.

L’équipe du service de répit lance un cri du cœur au gouvernement provincial. « Monsieur Legault, Monsieur Dubé, Madame Bélanger, les personnes proches aidantes que nous desservons peuvent-elles encore compter sur vous ? », peut-on y lire dans leur déclaration.

L’organisme offrait des services de répit à plus de 600 proches aidants chaque année en accueillant leurs personnes aidées dans son centre de jour ou dans son service de répit hébergement. En cessant ses activités, il a dû mettre à pied une vingtaine d’employés.

Une ressource essentielle

Jeudi, la Table de concertation régionale sur les personnes proches aidantes de Montréal (TCRPAM) a exprimé « sa profonde préoccupation » à propos de la fermeture de la Maison Gilles-Carle.

« Le répit de longue durée est une ressource essentielle pour les personnes proches aidantes. Il permet d’offrir des moments de ressourcement irremplaçables à ces personnes déjà éprouvées et épuisées face au manque de services à domicile qu’elles doivent compenser », ont-ils déclaré.

La Maison Gilles-Carle de Boucherville avait par ailleurs fermé ses portes en avril 2022, moins de deux ans après son ouverture. « Qu’est-ce que le gouvernement attend pour réellement soutenir les personnes proches aidantes ainsi que les organismes qui les aident ? », a déclaré le TCRPAM.