La santé publique du Québec agrandira l’offre de vaccination contre la variole simienne à travers la province, au moment où elle enregistre 132 cas du virus.

D’ici les prochains jours, la vaccination contre la variole simienne ne se limitera plus qu’à Montréal. La liste des centres de vaccination sera disponible sur le site internet du gouvernement du Québec et sur le portail Clic Santé, a indiqué le directeur national de santé publique par intérim, le DLuc Boileau, en conférence de presse mardi après-midi.

La vaccination débutera dans les régions à proximité de Montréal et s’étendra par la suite. « Nous ne sommes pas du tout dans une campagne de vaccination pour l’ensemble de la population », a précisé le DBoileau.

Il sera offert à toute personne ayant eu un contact peau à peau avec une personne infectée dans les 14 derniers jours et les hommes ayant eu, au cours des deux dernières semaines, des contacts sexuels avec deux partenaires masculins ou plus.

À l’heure actuelle, le Québec possède 40 000 doses de vaccin. « La disponibilité de la vaccination va être suffisante pour couvrir toutes les personnes à risque », dit le DBoileau.

Par ailleurs, les hommes qui prévoient avoir des relations sexuelles avec d’autres hommes à Montréal, dans des contextes de socialisation, d’évènements ou de travail du sexe, seront désormais invités à se faire vacciner, a ajouté la directrice régionale de santé publique de Montréal, la Dre Mylène Drouin.

Photo Olivier Jean, LA PRESSE

Dre Mylène Drouin

Les personnes éligibles peuvent recevoir leur vaccin sans rendez-vous au 955, boulevard De Maisonneuve Est, tous les jours de 8 h à 19 h 30. Jusqu’à présent, plus de 3000 personnes ont été inoculées.

La barre des 100 cas franchie

Au total, 132 cas confirmés ont été recensés dans la province, dont 126 dans la métropole. « Ça augmente lentement, mais [on] continue à avoir une progression. Tous les jours, on a quelques cas de plus », dit le DBoileau. « Évidemment, Montréal est l’épicentre canadien », a ajouté la Dre Drouin.

La plupart ont des formes peu sévères de la maladie, précise la Dre Drouin. Des éruptions cutanées peuvent survenir sur différentes parties du corps, notamment sur les parties génitales, autour du tronc et des bras. La variole simienne peut parfois être confondue avec une infection transmise sexuellement. De la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, des maux de dos, des ganglions lymphatiques enflés, des frissons et de la fatigue peuvent également être ressentis.

La transmission d’un humain à un autre peut se faire par contact avec des fluides corporels, des lésions sur la peau ou sur les surfaces muqueuses internes. Le vaccin contre la variole, administré aux Canadiens jusqu’en 1971, est un moyen de protection contre la variole simienne et ses complications.

Flambée de cas « inhabituelle et préoccupante »

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé mardi qu’elle convoquait une réunion de son comité d’urgence le 23 juin pour évaluer si la variole simienne représente une « urgence de santé publique de portée internationale ».

La flambée actuelle de cas est « inhabituelle et préoccupante », a déclaré son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une conférence de presse.

« Nous pensons que la situation nécessite une réponse coordonnée en raison » de la propagation de la maladie dans le monde, a-t-il aussi indiqué. Des experts internationaux « nous aideront à mieux comprendre le virus », selon lui.

Jusqu’à présent, plus de 1600 cas confirmés ont été signalés à l’OMS dans 39 pays, dont 32 où la maladie n’est pas endémique, a précisé le directeur général.

Selon l’OMS, aucun décès n’a été signalé dans ces pays, contrairement aux pays endémiques, parmi lesquels figurent le Nigeria et la République démocratique du Congo (RDC).

« L’objectif de l’OMS est d’aider les pays à contenir la transmission et à stopper l’épidémie grâce à des outils de santé publique éprouvés, notamment la surveillance, la recherche des contacts et l’isolement des patients infectés », a rappelé le directeur général de l’Organisation.

L’OMS ne recommande pas à ce stade une vaccination « de masse ». « Il est essentiel que les vaccins soient disponibles équitablement là où ils sont nécessaires », a toutefois souligné son directeur général en précisant que l’OMS travaille pour mettre au point un mécanisme d’accès équitable aux vaccins et aux traitements.

Avec l’Agence France-Presse